Dans un communiqué publié ce mardi 20 février, l’Assurance chômage a considérablement ajusté à la baisse sa projection d’excédent pour l’année 2024. Cette révision est attribuée aux conditions économiques actuelles et à une moindre contribution de l’État pour les exonérations de cotisations, ce qui impacte la trajectoire de désendettement, indique l’Unédic.
Initialement estimé à 5 milliards d’euros en septembre dernier, l’excédent est désormais anticipé à seulement 1,1 milliard d’euros pour 2024, avant de connaître une reprise en 2025 (3 milliards), 2026 (5,3 milliards) et 2027 (11,2 milliards), selon les nouvelles projections.
La loi de financement de la Sécurité sociale adoptée en décembre prévoit une diminution de la contribution de l’État aux exonérations de cotisations de l’assurance chômage pour financer France Travail (qui a remplacé Pôle emploi au 1er janvier) et France Compétences (formation professionnelle). En 2023, les recettes avaient déjà été amputées de 2 milliards d’euros.
Un ralentissement du désendettement de l’Assurance chômage
Cette mesure budgétaire entraînera des pertes financières de 2,6 milliards d’euros en 2024, 3,35 milliards en 2025 et 4,1 milliards en 2026, totalisant ainsi 12,05 milliards sur quatre ans, souligne l’Unédic, mettant en avant son impact significatif sur le désendettement de l’Assurance chômage. En conséquence, la dette devrait atteindre 38,6 milliards d’euros fin 2027, alors qu’elle aurait été de 25,5 milliards sans ces prélèvements, précise l’organisme.
Les prévisions financières se basent sur une croissance du PIB de 0,7 % en 2024, inférieure à l’estimation gouvernementale de 1 %. La création d’emplois, plafonnée à 29 000 cette année, connaîtrait une augmentation en 2025 (112 000), 2026 (129 000) et 2027 (200 000).
À partir de 2025, la mise en œuvre des réformes et une conjoncture plus favorable devraient réduire le nombre de chômeurs à 2,4 millions en 2027, comparé aux quelque 3 millions actuels, selon les anticipations de l’Unédic.