De plus en plus de communes françaises se retrouvent dans l’incapacité d’assurer leurs biens, ce qui soulève des préoccupations croissantes. Certains contrats arrivant à échéance ne sont pas renouvelés, laissant les collectivités locales dans une situation précaire. Les raisons de ce changement de cap des assureurs sont multiples, mais elles sont toutes liées aux risques climatiques en constante augmentation.
Avec la multiplication des catastrophes naturelles, les compagnies d’assurance peinent à maîtriser les risques climatiques et subissent des pertes financières considérables. Les émeutes survenues au début de l’été, ayant entraîné des coûts de 730 millions d’euros pour les assureurs, ont exacerbé cette situation déjà tendue. La Smacl, principal assureur des collectivités locales, a été particulièrement touchée, accumulant les difficultés financières. Pour éviter le pire, elle a dû solliciter son principal actionnaire, la Maif, pour obtenir un soutien financier substantiel.
Cependant, cette situation a un impact sur les contrats existants. Par exemple, la franchise couvrant les émeutes a été considérablement augmentée, passant de 1 500 euros à 2 millions d’euros pour certaines communes. De plus, le remboursement des sinistres est désormais plafonné à 3 millions d’euros par an. Cette évolution oblige les collectivités à réévaluer leurs options d’assurance, car le refus de signer les avenants peut entraîner la perte de la couverture.
Malheureusement, l’offre d’assurance pour les collectivités locales est limitée, et le nombre d’assureurs opérant sur ce marché diminue. Groupama, qui couvre de nombreuses communes rurales, demeure un acteur majeur qui reste engagé. Cependant, les tarifs d’assurance devraient augmenter de manière significative, atteignant potentiellement des hausses de 20 % à 40 %, voire plus pour les collectivités locales déjà touchées par des sinistres. Cette situation mettra à l’épreuve la capacité des communes à maintenir leurs niveaux d’assurance, ce qui pourrait entraîner une hausse des franchises ou, dans certains cas, la décision de ne pas s’assurer du tout. Cela pose un défi supplémentaire, car les communes non assurées ne peuvent pas bénéficier du régime de catastrophe naturelle.
Au-delà de ces défis immédiats, se pose la question de l’assurabilité à long terme de certaines villes et zones géographiques face à l’augmentation des risques climatiques. Si les efforts d’adaptation des territoires ne sont pas suffisants, certaines collectivités pourraient se retrouver dans une situation où l’assurance ne serait plus une option viable.