A l’occasion d’une conférence sur les défis des ports méditerranéens lors du Forum des mondes méditerranéens (Marseille les 7 et 8 février 2022), les responsables de MedPorts ont dévoilé que le Port de Thessalonique allait rejoindre leur association.
Créée en juin 2018 et présidée par Hervé Martel, président du directoire du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), MedPorts va donc regrouper vingt-quatre autorités portuaires de douze pays*. Ses membres représentent environ 70% du trafic opéré en mer Méditerranée et plus de 25 millions de conteneurs.
Situé au Nord de la Grèce, dans la région Macédoine, le Port de Thessalonique, le second plus important du pays (155 hectares) derrière celui du Pirée (banlieue d’Athènes), est considéré comme la porte des Balkans et du sud-est de l’Europe. En 2020, il a affiché un tonnage de fret de 71,1 millions de tonnes, a réceptionné 460 724 conteneurs EVP (Equivalent vingt pieds) et réalisé un chiffre d’affaires de 71,72 M€.
L’infrastructure que préside Athanasios Liagkos dispose également d’un terminal pour les croisières et devrait accueillir cinquante-cinq escales (15 bateaux différents de 11 compagnies) en 2022. 55% d’entre elles sont des têtes de pont (port de départ).
Depuis décembre 2017, le port de Thessalonique est détenu à 67% par un consortium composé de l’Allemand Deutsche Invest Equity Partners (47%), le Français Terminal Link (filiale du Marseillais CMA CGM) et le Chypriote Belterra Investments.
“Développer du trafic en Méditerranée”
“La Méditerranée est la plate-forme entre différents continents, l’Afrique, l’Europe, l’Asie. Nous jouons ce rôle depuis des siècles et des siècles et nous voulons continuer à le jouer“, explique Philippe Guillaumet. Secrétaire général de l’association, il précise vouloir avec MedPorts “développer du trafic en Méditerranée, des projets de coopération et faire connaître la Méditerranée à travers le monde pour avoir une plus grande visibilité des ports méditerranéens.”
“Nous créons des moments d’échange sur les potentiels de développement de trafic“, indique-t-il. En mai 2022, un séminaire sur les produits frais et périssables se tiendra à Tanger. MedPorts propose également des activités sur la formation. “Cinq instituts de formation de Méditerranée se sont réunis pour créer un programme financé par notre association“, commente-t-il. Un Erasmus interne se met en place avec le financement de la mobilité des jeunes employés des ports adhérents. “Chacun d’entre eux pourra visiter un port ou deux et faire un rapport sur les installations qu’il visite au bénéfice de l’association, mais ceci lui aura permis de disposer d’une expérience internationale“, souligne Philippe Guillaumet.
“Nous travaillons beaucoup aussi sur l’environnement et l’échange des bonnes pratiques“, poursuit-il. Un séminaire sera dédié à cette thématique au mois d’avril 2022 à Algésiras dans le cadre du lancement de la zone ECA en Méditerranée (projet de réglementation des émissions de polluants en mer issu de la convention internationale Marpol pour la prévention de la pollution par les navires) qui devrait voir le jour en 2025.
* Albanie (Durrès), Algérie (Arzew, Bejaïa, Skikda), Egypte (Alexandrie), France (Bastia, Marseille-Fos, Toulon, Sète), Grèce (Igoumenitsa et bientôt Thessalonique), Italie (Civitavecchia, Tarente et Venise), Liban (Beyrouth), Malte, Maroc (Tanger Med), Slovénie (Koper), Espagne (Algésiras, Barcelone, Carthagène, ports de Catalogne, Valence), Tunisie.