En cette semaine du Congrès Mondial de la Nature qui défend l’approche « Tout le monde sur le pont », il est opportun de s’interroger sur la mobilisation de notre secteur en faveur de la nature et de la protection de la biodiversité.
Aujourd’hui nous le savons, les trois quarts de l’environnement terrestre ont été significativement impactés par l’action humaine, la dégradation des sols a fait chuter de 23% la productivité de l’ensemble de la surface terrestre mondiale et un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées. Ces chiffres, tirés du rapport de Plateforme intergouvernementale d’experts sur la biodiversité (IPBES, 2019), appellent incontestablement toutes les forces vives à se mobiliser.
Les assureurs, en tant qu’experts reconnus du risque et à travers leur rôle de protecteurs et de financeurs, sont des partenaires incontournables pour accompagner nos sociétés dans les réponses au défi de la biodiversité.
Prévention et sensibilisation : nos actions premières
Les assureurs mènent activement des actions de prévention et de sensibilisation en matière de biodiversité. Je le dis souvent : « Assurer c’est bien mais prévenir c’est mieux » !
Des démarches engageantes auprès des assurés ont ainsi vu le jour comme par exemple les initiatives de plusieurs assureurs en faveur de la préservation des forêts avec l’opération « 1 contrat dématérialisé signé = 1 arbre planté ».
Les assureurs accompagnent également leurs clients dans les secteurs les plus à risque en matière de biodiversité, en intégrant les facteurs ESG dans leurs politiques de souscription. Ils peuvent par exemple s’appuyer sur des outils internationaux, comme le guide de l’ONU sur la lutte contre la pêche illégale dans le cadre de l’assurance transport maritime, afin de mieux identifier les entreprises les plus exposées et de travailler avec elles aux actions de prévention.
Œuvrer pour le rétablissement des écosystèmes
Il est parfois nécessaire de réparer. Les assureurs sont alors mobilisés aux côtés des entreprises pour réparer les dommages causés accidentellement à l’environnement par les activités professionnelles grâce à l’assurance Environnement. Ainsi, lors de la survenue d’un sinistre causant un dommage grave à l’environnement (pollution d’une rivière, atteinte à une espèce protégée), les assureurs peuvent intervenir afin de financer la réparation du préjudice. Ils œuvrent ainsi en faveur du rétablissement des écosystèmes et des habitats naturels.
Innover et financer : des solutions tournées vers l’avenir
Conscients de l’importance du capital naturel, qui rend chaque année gratuitement des services d’une valeur supérieure à 125 000 Mds$ (soit environ 1,5 fois le PIB mondial), les assureurs sont mobilisés pour développer des solutions d’assurance innovantes en vue de préserver ce capital.
À titre d’exemple, de nouvelles offres d’assurance, souvent en partenariat avec d’autres acteurs de la société civile, sont disponibles pour la préservation des récifs coralliens, indispensables à la protection des côtes contre les tempêtes, ou encore pour la sauvegarde des forêts de mangroves aux Caraïbes, alliées puissantes dans la lutte contre les inondations.
Enfin, le secteur de l’assurance dispose d’une force de frappe financière considérable, et joue ainsi un rôle de premier plan dans le financement de solutions « fondées sur la nature », autrement dit qui visent à protéger, gérer de manière durable ou restaurer des écosystèmes naturels.
Ces solutions financières sont en cours de développement, avec l’émergence de classes d’actifs explicitement tournées vers la biodiversité comme les blue-bonds qui ont pour objectif la protection des océans, les rhino-bonds qui visent à augmenter la population des rhinocéros en Afrique du Sud, ou encore le fonds Agri3fund qui vise à améliorer les chaînes de valeur agricoles pour éviter la déforestation.
Portant la responsabilité d’investir les cotisations des assurés jusqu’au moment de régler les indemnisations ou de reverser l’épargne accumulée, les assureurs suivent de près ces initiatives en plein essor qui démontrent que rentabilité à long terme et critères RSE ne sont pas incompatibles. Si bien, que s’assurer apparait comme un acte doublement citoyen. D’abord en protégeant la biodiversité grâce aux actes de prévention que les assureurs ne cessent de développer. Ensuite en réduisant les risques d’agression contre la biodiversité grâce à leurs investissements dans des activités qui préservent et protègent les écosystèmes naturels.
Nos actions en faveur de la biodiversité sont donc multiples et notre mobilisation réelle !
La Fédération Française de l’Assurance, dans sa mission d’impulsion et d’animation du secteur, compte poursuivre cette mobilisation et vient d’ailleurs de publier un guide afin de partager les meilleures pratiques pour appréhender efficacement le défi de la biodiversité dans un seul objectif, celui d’accroître les efforts du secteur afin d’agir sur la trajectoire actuelle et promouvoir la préservation de la biodiversité.