Pour mieux cerner les besoins de santé de ses assurés, la MGP publie les résultats de son premier baromètre sur l’état de santé des forces de l’ordre. Il en ressort que la détresse psychologique des policiers interrogés est particulièrement sensible.
Quel est le rôle d’une mutuelle ?
Une mutuelle santé a aussi pour rôle d’être le relai, notamment auprès des pouvoirs publics et de l’opinion, des besoins spécifiques de ses adhérents. Aujourd’hui, c’est sur la santé mentale des forces de l’ordre que la MGP (Mutuelle des forces de sécurité) souhaite lancer une alerte, à l’aide des résultats de son baromètre santé.
C’est la première fois que la mutuelle publie une enquête de cette envergure : 6 000 policiers (qui ne sont pas tous assurés) ont participé au sondage, réalisé en partenariat avec le think tank de la protection sociale, le CRAPS (Cercle de Recherche et d’Analyse sur la Protection sociale).
Il en ressort que le mal-être des policiers s’avère particulièrement sensible aujourd’hui, avec un taux de suicide moyen par an supérieur de 50% au reste de la population française, selon les données du CRAPS. Depuis 25 ans, 1 100 policiers se sont donnés la mort.
Mais ces chiffres alarmants sont-ils liés intrinsèquement aux conditions de travail des forces de l’ordre ? C’est ce que la MGP a tenté de montrer. Près d’un quart des répondants indiquent par exemple avoir déjà eu eux-mêmes ou entendu des collègues évoquer des pensées suicidaires au cours de l’année écoulée.
Une santé psychologique liée aux conditions de travail
Or, la MGP remarque que ce pourcentage s’accroit quand les conditions de travail se détériorent : il monte à 32% chez les sondés ayant vécu des tensions avec le public, et à 46% chez ceux souffrant d’un environnement de travail jugé hostile. Au total, ce sont 40% des policiers qui se trouveraient actuellement en situation de détresse psychique.
Une situation jugée bien sûr « inquiétante » par Benoit Briatte, président de la MPG : « Ce baromètre montre clairement que la santé psychique est aujourd’hui la priorité en ce qui concerne la santé des policiers. Elle a peu de liens avec les facteurs d’analyse classiques comme le genre ou l’âge, mais est davantage corrélée aux conditions d’exercice du travail et à l’environnement professionnel. »
Pour l’expliquer, il semble qu’il ne faille pas exclure la détérioration de la condition professionnelle des policiers, en particulier financière. Car, même en ayant conscience de leur détresse psychologique, le renoncement aux soins reste important (21%), faute de moyens : près d’un tiers des répondants (29%) évoquent l’argument financier pour expliquer leur refus de consulter.
Le même argument prédomine peut-être au refus d’adhérer à une mutuelle : 14% des sondés ne sont pas rattachés à une complémentaire santé. D’où les renoncements aux soins dentaires, pour 32% des personnes interrogées, et, plus largement, aux rendez-vous chez les spécialistes (pour 16%).
Adapter son offre de soins en conséquence
Pour la MGP, une telle étude va notamment permettre de mieux prioriser son offre de soins remboursés : « Au sein de la MGP, ces résultats nous confortent dans notre volonté de faciliter l’accès aux consultations psychologiques de nos adhérents et vont nous permettre de développer de façon encore plus ciblée nos services dédiés comme la cellule psychologique et les journées prévention », explique Benoit Briatte.
Ce besoin de soins psychologiques, qui se fait de plus en plus prégnant en général depuis le depuis le début de la crise sanitaire, est d’autant plus criant chez les policiers que leur santé physique apparait, elle, en comparaison, plutôt bonne : 55% pratiquent une activité sportive régulière, et ils ne sont que 17% à fumer.
Toutefois, des affections chroniques, comme l’hypertension, apparaissent chez un quart des sondés, avec également, pour 20% d’entre eux, des douleurs dorsales.
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