D’après la dernière étude du groupe de protection sociale paritaire et mutualiste Malakoff Humanis, l’année 2020 a connu une forte hausse des arrêts maladie de longue durée (plus de 30 jours), principalement dus à des troubles musculo-squelettiques (TMS) et troubles psychologiques, en dehors des maladies ordinaires. A contrario, le groupe constate une diminution des arrêts maladie de courte durée.
Secteur privé : une hausse des arrêts longue durée, d’après Malakoff Humanis
Tel qu’on peut le deviner, la crise de Covid-19 a bel et bien eu un impact sur les arrêts maladie et leur durée, selon les résultats de la dernière étude menée par l’Ifop pour Malakoff Humanis auprès d’un échantillon de 2 008 salariés et 405 dirigeants ou DRH d’entreprises du secteur privé, sur une période du 24 août au 24 septembre 2020.
Pour cette période, 60 % des entreprises du privé ont relevé « au moins un arrêt » de longue durée, contre 56 % pour la même période de l’année 2019. En moyenne, ces arrêts longue durée ont été de 94 jours, précise Malakoff Humanis, précisant également que l’étude n’avait pas comptabilisé les arrêts de travail concernant les activités de garde d’enfants ou pour les personnes vulnérables au Covid-19. De plus, ces arrêts ont pu provoquer des « difficultés de réorganisation » pour 52 % des entreprises sondées.
Des arrêts maladie d’une durée de plus en plus longue
« D’après les salariés, 45% des arrêts de plus d’un mois seraient d’origine professionnelle », explique le groupe. Cela révèlerait « la moindre prise en charge » des maladies graves ou chroniques à cause de de la crise sanitaire. En effet, le taux de salariés arrêtés pour ces raisons « est passé de 20% début 2020 à 15% pendant le confinement, puis à 11% » durant la période de déconfinement, selon Malakoff Humanis.
Le situation actuelle a aussi favorisé la baisse des arrêts maladie de courte durée, pour passer de 44 % en 2019 à 36 % des arrêts. Mais sur la même période, les arrêts de longue durée ont augmenté de 9 % en 2019 à 12 % cette année. Les principaux motifs d’arrêt de travail sont les suivants :
- Maladie ordinaire : 29 %
- TMS (troubles musculo-squelettiques) : 17 %
- Troubles psychologiques : 15 %
- Arrêt de travail en lien à un accident ou traumatisme : 14 %
- Chirurgie ou opération non-liée à un accident : 6 %
- Covid-19 : 6 %
- Troubles gynécologiques ou grossesse : 4 %
- Maladie chronique : 3 %
- Maladie grave : 3 %
- Arrêt pathologique prénatal : 1 %
Des troubles psychologiques en augmentation dans le secteur privé
« Seuls 6 % des arrêts courts (moins d’une semaine), ont pour motif déclaré le Covid. C’est peu et c’est loin d’être la première cause d’absentéisme sur les douze derniers mois », note Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation pour le groupe Malakoff Humanis. Durant ce mois de septembre, ont déclaré avoir connu des symptômes du Covid en 2020 15 % des salariés sondés. Un quart d’entre eux ont dû être arrêtés à ce titre. Néanmoins, il faut rappeler que les arrêts de travail au motif des symptômes du Covid-19 ont en Avril notamment représenté jusqu’à un quart des arrêts de travail.
Le groupe de protection sociale et mutualiste observe également une hausse inquiétante des arrêts de travail pour troubles psychologiques. Les arrêts pour ce motifs sont passés de 9 % au début de l’année 2020 à 14 % durant le confinement et 18 % sur la période suivante. « Il y a une anxiété liée au contexte économique et sanitaire et aux effets du confinement », allègue Anne-Sophie Godon avant d’ajouter : « Ils représentent 6 % des arrêts courts mais 18 % des arrêts moyens et 14 % des arrêts de plus d’un mois, la durée pouvant dépasser six mois en cas de burn-out ou de dépression. »