Avec un euro de fraude pour 1 510 euros de paiement, le chèque est désormais le moyen de paiement le plus fraudé en France. De moins en moins utilisé – il ne représente plus que 6 % des transactions scripturales –, il affiche pourtant un montant global de fraude de 539 millions d’euros en 2019 contre 450 millions en 2018, soit une hausse de 20 % sur un an. Il représente désormais 46 % de la fraude totale aux moyens de paiement scripturaux enregistrée par l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) de la Banque de France. Une progression continue depuis plus de trois ans.
Des « mules » recrutées sur les réseaux sociaux
L’utilisation de chèques perdus ou volés représente 55 % des montants fraudés en 2019. Ils sont alors utilisés soit pour régler l’achat de biens ou de services, soit à l’encaissement sur un compte ouvert frauduleusement à partir de fausses pièces d’identité ou par usurpation d’identité. « Concernant ce dernier mode opératoire, qui est en fort développement, le fraudeur a recours à des “mules” recrutées via les réseaux sociaux », décrit le rapport 2019 de l’OSMP. Des recrues qui risquent alors d’être convaincues de complicité de fraude…
Un autre type de fraude fréquemment pratiquée est la falsification de chèques régulièrement émis. Celle-ci représente 27 % des montants fraudés, contre 33 % en 2018. Enfin, la contrefaçon de chèques fabriqués de toutes pièces est en augmentation, atteignant 14 % des montants de fraude.
Face à cette recrudescence de la fraude au chèque, l’OSMP a lancé une étude associant banques, autorités publiques, associations de consommateurs, d’entreprises et de commerçants, et prestataires techniques. Les résultats trouveront place dans le rapport annuel 2020 de l’Observatoire, ainsi que des recommandations à l’attention des différents acteurs.