Des étudiants qui rentrent se confiner chez leurs parents, des salariés qui voient leurs revenus baisser, et des entreprises qui doivent continuer à payer leurs loyers malgré leurs difficultés… Ce nouveau confinement risque d’amorcer une nouvelle période difficile pour les locataires. Assurland fait le point sur les aides qui peuvent être demandées.
« Les loyers sont toujours dus »
La semaine dernière, lors d’un point presse, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement l’a bien rappelé : « les loyers sont toujours dus concernant les habitations », durant la période du reconfinement.
Le même jour, Emmanuel Macron avait annoncé la fermeture des universités au profit des cours à distance. Pour les étudiants, dont certains venaient à peine d’emménager, c’est un casse-tête qui commence. Doivent-ils retourner vivre chez leurs parents pour au moins un mois, quitte à payer un ou plusieurs loyer pour rien ?
Pour les étudiants, une aide attendue courant novembre
Ils sont nombreux à avoir choisi, souvent contraints, cette option. Il suffit pour s’en rendre compte de voir la forte augmentation des annonces de sous-location qui se multiplient sur les sites spécialisés et les réseaux sociaux.
Privés de cours en présentiel, des restaurants universitaires à moindre coût, mais aussi souvent d’espace pour pouvoir travailler correctement de chez eux, ils choisissent de retrouver le cocon familial, mais avec un loyer sur les bras, et la crainte parfois de contaminer des proches pouvant être à risque.
Pour les aider, les quelques 712 000 étudiants boursiers et les 400 000 jeunes actifs âgés de 18 à 25 ans touchant les APL, devraient recevoir, courant novembre, une aide de 150 euros. Une aide qui semble faible au regard des loyers pratiqués dans les grandes villes, mais que les étudiants espéraient quand même, si elle n’est pas toutefois soumises à de nouvelles conditions par la suite.
Un Français sur cinq avait déjà du mal à payer son loyer au printemps
Mais cette crainte de ne pouvoir régler son loyer ne concerne pas uniquement les étudiants. Ils sont nombreux également à avoir vu leurs revenus baisser lors du premier confinement, et sans doute de nouveau en cette fin d’année.
Selon une étude de l’IRES (Institut de recherches économiques et sociales) deux millions de Franciliens (22,8%), locataires ou accédants à la propriété, s’étaient retrouvés en difficultés pour payer leur logement en mai dernier, conséquemment à la baisse de leur activité durant le confinement. A l’échelle de l’Hexagone, ce taux s’établissait à 20% : 1 Français sur 5 était concerné.
Cette situation avait déclenché une grève des loyers, soutenue par plusieurs voisins en guise de solidarité, dans le but d’obtenir la suspension des traites. Selon les chiffres qui commencent à être collectés pour l’ensemble de l’année, par l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL), le nombre de loyers impayés est en forte hausse sur 2019, et ils pourraient encore s’accroître en novembre et décembre. Une véritable bombe à retardement pour l’ensemble du secteur immobilier.
Plusieurs aides pour les salariés ou non en difficultés
Si vous êtes vous-mêmes en difficultés pour payer votre loyer, ou craignez de l’être d’ici la fin de l’année, vous pouvez solliciter les ressources de l’Agence Nationale pour l’Information sur le Logement. Si vous êtes bénéficiaires du RSA et des APL, vous allez également bénéficier de l’aide exceptionnelle de 150 euros (+ 100 euros par enfant) mentionnée plus haut.
En tant que salariés du secteur privé fragilisés par la crise sanitaire, vous pouvez aussi demander l’aide mise en place par Action Logement. Enfin une allocation est aussi proposée par le Fonds de solidarité pour le logement (FSL).
Du côté des entreprises, une ristourne prévue de la part des bailleurs
Enfin, pour venir en aide aux entreprises fermées à cause de la crise sanitaire et de ce nouveau confinement, les pouvoirs publics ont acté, mercredi 28 octobre, un crédit d’impôt pour la prise en charge d’une partie des loyers. Il concernera les entreprises de moins de 250 salariés fermées administrativement ou qui exercent dans un secteur sinistré (hotellerie, restauration, culture).
Le crédit d’impôt sera destiné aux propriétaires bailleurs qui consentiront une baisse de loyer pendant au moins trois mois, qu’elle soit de 20%, 50%, ou de la totalité du montant. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a précisé la mesure cette semaine : « Tout bailleur qui, sur les trois mois octobre, novembre et décembre, accepte de renoncer à un mois de loyer, pourra recevoir un crédit d’impôt équivalent à 30 % de ce loyer. ».