L’automobile n’échappe pas à la crise économique. Les ventes ont connu des baisses spectaculaires cette année par rapport à 2019. Si la rentrée avait donné des motifs d’espoirts, le reconfinement replonge toute une fillière dans l’incertitude et la crainte.
Malgré un rebond cet été, les ventes continuent de plonger
Vent de panique sur le secteur de l’automobile. Il se trouve lui aussi durement atteint par la double crise, sanitaire et économique, que nous connaissons. Les chiffres rapportés par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) ce 1er novembre ne portent pas à l’optimisme.
Le ventes d’octobre sont venues ajouter un huitième mois de chiffres en baisse par rapport à l’année passée. Seuls juin et juillet ont en effet vu plus de voitures s’écouler qu’en 2019. Tous les autres mois de l’année donnent une idée de la crise que traverse le secteur et de ses inquiétudes pour l’avenir.
A la fin du mois dernier, les immatriculations de véhicules neufs avaient reculé de 9,5% par rapport au mois d’octobre 2019. Mais certaines baisses ont été encore plus fortes au cours de l’année. En janvier, le marché chutait déjà de 13,7% au regard de janvier 2019. Les mois de confinement, entre mars et mai ont été les plus inquiétants depuis longtemps : -72,2% en mars, -50,3% en mai, et, en point d’orgue, -88,8% de ventes en avril 2020, comparé à un an plus tôt.
La crainte d’une chute semblable à celle du printemps
On constate qu’après un mois d’août lui aussi difficile (près de -20%), le marché a failli se reprendre en septembre (-3%), tout comme d’ailleurs le reste de l’économie, qui a vu la consommation repartir et l’épargne légèrement reculer à l’occasion de la rentrée.
Mais ce qui inquiète désormais les constructeurs, après la nouvelle décrue du mois d’octobre, c’est que le reconfinement mis en place pour au moins un mois produise le même effet qu’au printemps, avec des conséquences annoncées désastreuses pour toute la filière, qui accuse déjà un retard d’un demi-million de véhicules vendus par rapport à l’an dernier.
Si les immatriculations continuent de baisser, c’est en effet toute une chaine (équipementiers, producteurs de pièces détachées, aciéristes…) qui risque, elle aussi, de se gripper ; au sein d’une industrie qui veut éviter à tout prix les stocks.
Les concesionnaires pourront continuer de livrer les commandes
La, ou plutôt les professions impliquées, espèrent malgré tout que ce confinement sera en partie différent du premier. Tout d’abord, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé le 29 octobre que les commerces automobiles pourraient eux aussi bénéficier du principe du « click and collect » et rester donc ouverts pour des retraits de commandes.
Les concessionnaires ont également à l’esprit quelques autres motifs d’espoir. Par exemple une baisse des tarifs de la part des constructeurs à l’approche des fêtes, qui serait un joli cadeau de noël pour les automobilistes et pour relancer l’ensemble de la filière.
Qu’attendre d’autre ? Peut-être des achats anticipés de véhicules en cette fin d’année pour éviter le durcissement du malus écologique l’an prochain, et la diminution parallèle du bonus. La prime à l’achat baissera en effet de 1 000 euros l’année prochaine, de même que l’aide à l’achat pour les véhicules hybrides rechargeable. Le seuil de déclenchement du malus écologique baissera lui de 7 grammes/km de CO2, tandis que le super malus doublera pour atteindre pas moins de 40 000 euros.
La dynamique de l’occasion ne rassure pas toute la fillière
Dernier signe encourageant, au moins pour les concessionnaires et vendeurs de pièces détachées, le rebond des ventes de véhicule d’occasion cette année. En termes d’unités écoulées sur le marché de seconde main, le mois d’août a été le meilleur depuis plus de dix ans, avec plus de 440 000 véhicules revendus.
Cette bonne dynamique s’est poursuivie à la rentrée, et le mois d’octobre a vu de nouveau les ventes en occasion progressé de 11% par rapport à l’année passée. Néanmoins, ce report de la clientèle sur des véhicules déjà en circulation, s’il traduit bien un contexte de fortes incertitudes économiques, ne saurait par contre rassurer l’ensemble du secteur automobile pour les mois à venir.
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