Il y a deux ans, le gouvernement décide d’abaisser la vitesse des routes à double sens sans séparateur central à 80 km/h. En l’espace de 20 mois, 349 vies ont été sauvées. Une mesure controversée qui démontre son efficacité et qui a permis à la société française d’économiser 700 millions d’euros en une année.
Perte d’une seconde par kilomètre en moyenne
Le 9 janvier 2018, le Premier ministre Edouard Philippe annonce 18 mesures pour la sécurité routière. Parmi elles, l’abaissement de la vitesse à 80km sur des routes à double sens sans séparateur central.
Deux ans plus tard, une étude du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) dévoile que cette décision a épargné 349 vies entre le 1er juillet 2018 et le 28 février 2020 : « Cette baisse sensible de la mortalité routière n’est observée que sur le réseau concerné par l’abaissement de la vitesse autorisée. Sur le reste du réseau, la mortalité routière a augmenté par rapport à la période de référence (+48 décès) » peut-on lire dans le communiqué.
Concernant les accidents corporels, la baisse de la vitesse à 80Km/h n’a pas eu d’impact sur le nombre de blessés « qui est resté équivalent à la période de référence ».
La disparition du différentiel de 10 km/h de vitesse maximale entre les poids-lourds et les véhicules légers « fait craindre une augmentation des dépassements dangereux et des accidents avec poids-lourds ».
La Délégation a également vérifié si cette nouvelle limitation de vitesse a eu un impact sur la durée des trajets. D’après les calculs, le passage à 80km/h a fait perdre en moyenne une seconde par kilomètre sur le trajet du quotidien. Par ailleurs, des baisses de vitesses ont pu être observées. En moyenne, les automobilistes ont réduit la vitesse de 3.3km/h.
Une mesure polémique
L’annonce d’une diminution de la vitesse à 80 km/h avait provoqué un tollé chez une partie de la population. Certains dénoncent alors, une mesure anti-ruralité. L’ancien Premier ministre est obligé d’offrir la possibilité aux départements de relevé la vitesse à 90km/h.
Quelques années plus tard, cette limitation de vitesse a fait son chemin : 48% des Français y sont favorables contre 30% en avril 2018 : « On est dans une tendance qu’on avait déjà pu observer pour d’autres mesures très emblématiques de la Sécurité routière, ou dans un premier temps il y a une résistance à ce qui est perçu comme étant une atteinte à une liberté » explique Marie Gautier-Melleray, la nouvelle déléguée interministérielle à la Sécurité routière dont les propos ont été relayés par FranceTVInfo.
Pour les Français qui sont toujours récalcitrants, sachez que la limitation de vitesse offre des avantages :
- Conduite régulière et économie sur le carburant
- Moins d’embouteillages, moins d’émissions de particules et donc moins de pollution
- Possibilité d’aménager des voies réservées aux piétons et cyclistes
D’après le Cerema, la baisse de la limitation de vitesse sur les routes a double sens sans séparateur central a permis à la société française d’économiser 700 millions d’euros par an.