La Haute Autorité de santé (HAS) appelle les Français à reprendre d’urgence les vaccinations. Avec le confinement, près de 44.000 nourrissons n’ont pas pu être vaccinés. Pour éviter une baisse de la couverture vaccinale et surtout un retour de certaines maladies, il est important que les plus jeunes et les malades chroniques soient protégées.
Une chute des vaccinations durant le confinement
Rougeole, tétanos, rubéole … En raison du confinement, près de 44.000 nourrissons de 3 à 18 mois n’ont pas été vaccinés. Un retard qui inquiète les autorités sanitaires : « la HAS appelle à reprendre d’urgence les vaccinations, en priorité chez les nourrissons et les personnes fragiles » alerte la Haute autorité de santé. Elle invite les médecins à « vérifier systématiquement les vaccinations des patients pour un rattrapage si nécessaire ».
Selon les observations d’Epi-phare (Agence du médicament et Assurance Maladie), la chute des vaccins a été spectaculaire durant le confinement « entre -35% et -71% ».
Une baisse qui concerne notamment « des vaccins penta et hexavalents qui ne sont faits que chez le petit de 0 à 2 ans » explique le Professeur Bouvet à BFMTV.
Dès le 1er avril, la HAS avait recommandé de maintenir les vaccinations obligatoires pour les enfants jusqu’à 18 mois et de décaler les injections pour les petits de deux ans.
Avec le déconfinement, elle préconise de « reprendre les vaccinations et rassurer la population ». Les consultations devront être organisées dans le respect des mesures barrières pour protéger les praticiens et les patients contre le Covid-19.
Concernant le rattrapage vaccinal, elle rappelle que :
- L’allongement du délai entre deux injections ne va pas nuire à la qualité de réponse immunitaire
- Il n’est pas nécessaire de reprendre dès le début un schéma vaccinal interrompu
- Seuls les doses manquantes et le premier rappel doivent être administrés
- L’utilisation des vaccins combinés doit être privilégiée. Possibilité de réaliser jusqu’à quatre injections au cours d’une même consultation.
Outre les vaccinations des jeunes enfants, certaines injections n’ont pas été effectuées dans les temps par des malades chroniques. Il est donc important de rattraper ce retard car les délais peuvent-être courts entre deux vaccinations notamment pour le pneumocoque.
Selon le rapport d’Epi-phare, durant le confinement, 90.000 personnes n’ont pas été se faire vacciner pour les anti-papillomavirus, 123.000 pour le R.O.R et 450.000 pour les vaccins antitétaniques destinés aux rappels des enfants, adolescents et adultes.
Vers un retour de certaines maladies ?
La crainte des autorités sanitaires est un retour des maladies en cas de baisse de la couverture vaccinale. Cela a notamment été le cas pour la rougeole. En 2019, les autorités sanitaires alertent sur le nombre de cas de rougeole recensé en France. Entre 2011 et 2018, plus de 5300 cas ont été recensés. Des enfants dont une majorité de moins de 1 an ont été principalement touchés par la maladie.
A l’époque, on explique ce retour par une baisse de la couverture vaccinale. Pour qu’une population soit protégée contre une maladie, il faut qu’au moins 95% des personnes soient vaccinées.
Or, la France reste aujourd’hui encore l’un des pays les plus sceptiques en matière de vaccination. La preuve, selon une récente étude, près d’un Français sur quatre ne compte pas se faire vacciner contre le virus du Covid-19. Les femmes et les jeunes de 18 à 25 ans sont les plus réticents à cette idée.