Olivier Véran, le ministre de la santé a annoncé qu’une enveloppe d’au moins un milliard sera consacrée à la perte d’autonomie. Un montant qui devrait rentrer dans le budget de la Sécurité sociale de 2021.
La dépendance, la nouvelle branche de la Sécurité sociale ?
Olivier Véran, le ministre de la santé a annoncé qu’il y aurait « au moins un milliard d’euros supplémentaire » consacré au financement de la perte d’autonomie. Une enveloppe qui entrera dans le cadre du budget 2021 de la Sécurité sociale. L’annonce a été faîte le 15 juin dernier à l’Assemblée nationale.
Le ministre de la santé évoquait le « trou de la Sécu » qui devrait atteindre 136 milliards d’euros et la création de sa cinquième branche. Une branche qui sera consacrée à la perte d’autonomie et qui s’ajoutera à la maladie, la vieillesse, la famille et aux accidents du travail. Une « première pierre » pour la majorité et « une coquille vide » pour l’opposition.
Pour l’opposition, « cet effet d’annonce » n’a pour le moment pas le moindre financement qui a été renvoyé à la rentrée prochaine.
Ce budget dédié à la dépendance n’est plus que jamais nécessaire. La preuve, d’après le secrétaire d’Etat Adrien Taquet : « en 2040, près de 15% des Français, 10,6 millions auront 75 ans ou plus. C’est deux fois plus qu’aujourd’hui ». Rappelons qu’une personne est considérée comme étant « en perte d’autonomie » si elle présente des fonctions mentales altérées, si elle est confinée dans un lit ou un fauteuil ou si elle a besoin d’une assistance pour se déplacer, s’habiller ou encore se laver.
Une rémunération pour les proches aidants
Aujourd’hui, les familles sont en première ligne pour s’occuper d’un proche dépendant. Selon les dernières statistiques, ce sont 8 millions de Français qui accompagnent quotidiennement un proche. Très souvent, un proche aidant doit jongler entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle.
D’après un récent sondage publié par Yoopies, ils sont 97% à gérer des situations personnelles au travail : « Ce n’est pas étonnant que cela prenne sur les heures de travail. Il y a quand même une régularité de l’aide et ce n’est pas simplement prendre des nouvelles. En fonction de l’avancement de la maladie ou de l’âge de la personne, l’aide sera plus conséquente » explique dans une interview exclusive à Assurland, Clémentine Cabrières, directrice de l’association Française des Aidants.
Pour les aider dans cette mission, un congé proche aidant a été mis en place. Il permet de cesser temporairement son activité pour s’occuper d’une personne handicapée ou qui fait face à une perte d’autonomie.
Ce congé de proche aidant ne peut pas dépasser un an sur l’ensemble d’une carrière professionnelle. « Une pause de carrière » qui n’est pas rémunéré par l’employeur sauf dispositions conventionnelles. Pour changer la donne, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la santé annonce en 2019 son intention d’indemniser à hauteur de 40 euros par jour les proches aidants.
A titre de comparaison, un parent qui va s’occuper d’un enfant gravement malade ou handicapé va percevoir l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) qui est de 52 euros par jour pour une personne seule et 43 euros pour un couple.