En 2018, plus de 9.000 actes de cruauté envers les animaux ont été recensés par la gendarmerie. Une maltraitance animale en hausse et qui inquiète les refuges. Aujourd’hui, ce délit peut coûter jusqu’à 30 000 euros d’amende et deux ans de prison.
La SPA est intervenue dans 400 affaires l’année dernière
Le chiffre est alarmant. La gendarmerie nationale a recensé 9.054 infractions pour maltraitance animale. Selon une note révélée par le Parisien, il s’agit principalement d’atteintes infligées aux animaux domestiques. Des sévices graves qui vont de la privation de nourriture au maintien dans un environnement qui peut causer de la souffrance à l’animal.
La situation est dramatique pour la SPA qui évoque des « chiffres noirs ». Rien qu’en 2019, elle est intervenue dans près de 400 affaires concernant des particuliers. Rappelons qu’aujourd’hui, la maltraitance animale est un délit. les mauvais traitements sont passibles de 750 euros d’amende, l’abandon, les sévices graves et actes de cruauté peuvent coûter 30 000 euros d’amende et deux ans de prison et l’atteinte à l’intégrité ou à la vie d’un animal peuvent aller jusqu’à 1500 euros (volontaire) et même 3 000 euros en cas de récidive.
Des mauvais traitements de plus en plus dénoncés aux autorités : « Ces infractions font suite à des plaintes déposées par des témoins de ces sévices ou des constations faites directement par les gendarmes » explique Christophe Soullez, le directeur de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales au Parisien.
Cette augmentation de la cruauté envers les animaux a une incidence sur la capacité d’acceuil des refuges : « On est actuellement à environ 4500 animaux, avant l’été, sachant que nous recueillons pendant les trois mois d’été environ 11 à 12.000 animaux, presque le tiers des animaux que nous recueillons chaque année » explique le président de la SPA, Jacques-Charles Fombonne au micro de BFM TV.
La sensibilisation de la police nationale
Si les refuges font de la sensibilisation sur la maltraitance animale, la police nationale n’hésite pas à se saisir du sujet. En 2019, elle avait rappelé les risques encourus dans un tweet. Une piqûre de rappel qui avait été retweeté 1300 fois en 24 heures.
A l’époque, elle interpelle ses abonnés sur la l’importance du signalement de la maltraitance animale : « Si vous êtes témoin d’un acte de cruauté animale, signalez immédiatement les faits au commissariat ».
Rappelons que dans le cas de vidéos diffusées sur Internet, les internautes peuvent faire un signalement sur la plateforme Pharos. Il s’agit d’un portail des signalements de contenus illicites sur Internet. Si le contenu est jugé illicite, les autorités peuvent l’orienter vers un service d’enquête. Dans des cas graves, une enquête pénale peut-être ouverte.
Des animaux « souffre-douleur »
Aujourd’hui, il n’est plus question pour la justice de laisser passer des cas de maltraitance animale. Début juin 2020, la police de Niort a ouvert une enquête après le dépôt de la plainte des propriétaires de Plume, un chaton de 9 mois. Un animal qui a subi de nombreux sévices après une fugue. D’après l’expertise vétérinaire, des multiples fractures, des hématomes, une exorbitation des deux yeux et de la mâchoire ont été décelés. Un suspect a été identifié.
A Marseille, c’est un chien à bout de force qui a été retrouvé dans un coffre par les policiers de la division Nord. Il vivait à l’arrière du véhicule de son propriétaire depuis le début de l’année 2020. Son propriétaire a été déféré devant le parquet.
Récemment, un homme a été condamné par le tribunal de Bordeaux à 18 mois de prison ferme et incarcéré après la mort de son jeune chien. Une peine lourde liée à une récidive. Le prévenu avait déjà été condamné en 2016 pour des violences sur un autre chien.