De nombreux secteurs assurantiels ont été gravement touchés par la crise, notamment du côté des assurances professionnelles. Toutefois, l’assurance emprunteur, très disputée par les banques et les courtiers, est restée relativement épargnée par la crise du coronavirus COVID-19. Explications avec Assurland.com.
Coronavirus : le marché de l’immobilier était à l’arrêt durant le confinement
Confinement oblige : l’activité immobilière a été complètement stoppée durant la deuxième moitié du mois de mars et le mois d’avril 2020. D’après les données de la FNAIM, quelque 100 000 projets d’achat immobiliers ont été mis en pause pendant le « Grand Confinement). Le Conseil supérieur du notariat ajoute également que 80 % des signatures ont été reportées suite à un accord entre acheteurs et vendeurs.
En outre, ces dernières semaines n’ont pas vu naître de nouveaux projets immobiliers et le volume de prêts immobiliers effectué a été drastiquement réduit. Le courtier en ligne Vousfinancer constate une chute de 72 % des demandes d’emprunt.« Nous recevons peu de demandes de nouveaux crédits et de moins en moins chaque nouvelle semaine du confinement », a témoigné Jérôme Robin, son directeur général.
Le marché de l’assurance emprunteur a donc lui aussi été mis à l’arrêt. Stéphane Soudeix, directeur général délégué du courtier CBP constatait deux fois moins de dossiers qu’en temps normal. Mais les banques continuent néanmoins de faire avancer les dossiers déjà engagés, en dehors « ceux pour lesquels l’assurance emprunteur est conditionnée à des examens médicaux », note le président du courtier Cafpi Philippe Taboret.
Les assurances emprunteur sont toujours dues
Mais malgré tout, l’assurance emprunteur se porte relativement bien. En effet, cette dernière est toujours dépendante de contrats à long terme, sur plusieurs années. De plus, « Un mois de production, sur des stocks de crédit immobilier qui durent huit à neuf ans en moyenne, ce n’est pas grand-chose. Les autres échéances continuent de tomber », explique Stéphane soudeix.
D’ailleurs, si de nombreuses banques ont procédé à un report des mensualités de crédit immobilier, cela ne signifie pas pour les emprunteurs concernés que l’assurance de prêt n’était plus due. Car les emprunteurs souhaitant reporter leurs mensualités ne peuvent pas s’abstraire du règlement de l’assurance. Cela a par exemple été confirmé par BNP Paribas Cardif. Les emprunteurs ayant suspendu le paiement principale et, le cas échéant, celui des intérêts, ont vu leurs mensualités se réduire au simple coût de leur assuranc.
Précisons également que l’assurance emprunteur exclut l’indemnisation du chômage partiel. Ainsi, même avec la garantie perte d’emploi, ne pouvait jouer qu’en cas de licenciement économique, la sinistralité de ce produit assurantiel reste assez limitée.
Une légère remontée des taux de crédit et des inquiétudes pour la reprise
Toutefois, des inquiétudes demeurent quant à la reprise du marché immobilier. « Soit il y aura juste un effet report, soit des pertes d’affaires pour les gens qui auraient perdu leur capacité à acheter : chômage, portefeuille de titres utilisé pour l’apport personnel qui a plongé, etc. », juge le directeur général de CBP. La légère remontée des taux de crédit n’est guère rassurant non plus : elle pourrait exclure une partie des potentiels acheteurs pour 2020. Vousfinancer constate notamment une hausse de 0,15 à 0,25 % en moyenne.