La CLCV a publié en janvier son enquête annuelle menée dans 127 banques (en France métropolitaine et Outre-mer) sur les tarifs bancaires au 1er février 2020. Elle souligne des écarts de prix parfois importants sur un panier de services types, et attire l’attention des consommateurs sur la hausse du prix de certains services, même si globalement il constate une stabilité des tarifs, voire une baisse selon les profils de consommateurs.
Toutefois, « la CLCV prend en compte les tarifs tels qu’ils sont affichés mais ils peuvent présenter des différences assez importantes avec les tarifs pratiqués, dues aux exonérations octroyées à certains segments et négociations avec le client », temporisent Pierre Giraudon et Laurent Mérour, associés-fondateurs de Querya Partners, qui viennent de réaliser une étude sur la tarification bancaire [1]. En outre, « il n’y a pas d’évolution univoque de tous les établissements sur l’ensemble des frais observés », souligne Pierre Giraudon. Chacun établit ses tarifs en fonction de ce que cela lui coûte, de sa position sur son marché, de ses décisions sur les segments de clientèle.
Pour autant, « il existe aujourd’hui des irritants dans la facturation bancaire en France, dus au désajustement entre la valeur perçue et la valeur réelle de certains services », explique Pierre Giraudon. Par exemple, les frais de tenue de compte, souvent mal acceptés, correspondent aux services de base assurés par une banque à ses clients, et rémunèrent des investissements sur les systèmes d’information et la gestion de procédures qu’il est normal de faire payer aux clients. Mais l’intitulé est loin d’être explicite pour ces derniers. La solution serait donc de rapprocher le prix réel de la valeur perçue par le client et d’être le plus pédagogique possible : expliquer pourquoi on paye et ce que l’on paye. E. C.