Au niveau mondial, en 2018, 139,9 millions d’emprunteurs ont utilisé les services d’une institution de microfinance (IMF) contre 98 millions en 2009, selon la 10e édition du baromètre annuel de la microfinance. 80 % de ces emprunteurs sont des femmes, 65 % sont des ruraux. Le portefeuille de crédit total est estimé à 124,1 milliards de dollars, en hausse de 11 % par an en moyenne depuis 2015, après des taux de croissance de l’ordre de 20 % dans les années 2000. Les zones géographiques qui comptent le plus d’emprunteurs sont l’Asie du Sud-Est – avec l’Inde, le Bangladesh (où Mohammed Yunus a développé le concept qui lui a valu le Prix Nobel de la paix en 2006) et le Vietnam –, l’Amérique latine et les Caraïbes. Dans le monde, il reste toutefois 1,7 milliard de personnes exclues des services bancaires (contre 2 milliards en 2014), soit 31 % de la population, d’abord située en Chine, en Inde, au Pakistan et en Indonésie.
La bancarisation progresse cependant, car 69 % des adultes de plus de 15 ans avaient accès à un compte de base dans le monde en 2017, contre 62 % en 2011.
En Europe, où la population est plus riche et a davantage accès à des services bancaires, la microfinance répond à des besoins non servis par les acteurs traditionnels. Il existe aujourd’hui 450 IMF en Europe et 1 million d’emprunteurs actifs en 2017, pour un encours total de 3,2 milliards d’euros. Selon une étude du Réseau européen de la microfinance et du Microfinance Center de Varsovie, le marché potentiel du microcrédit en Europe est estimé à 2 millions d’emprunteurs, pour une demande potentielle annuelle de 17 milliards d’euros. L. B.