Quel bilan tirez-vous du lancement commercial de Ma French Bank ?
Avec un lancement le 22 juillet, nous pensions démarrer doucement pendant l’été. Or le volume des ouvertures de compte a été très supérieur à ce que nous attendions. Même en vacances, la France continue de fréquenter les bureaux de poste. Avec notre plan de communication lancé fin août, l’activité s’est encore accélérée. Alors que la plupart des acteurs digitaux ont choisi la gratuité, notre offre est à 2 euros par mois. Mais cela n’a pas été un frein. Cette tarification modique, tout compris, correspond aux besoins d’une génération qui veut maîtriser ses dépenses. Aucun frais n’est prélevé pour les paiements ou retraits à l’international. Lancée en période de congés, Ma French Bank enregistre déjà une belle activité à l’international.
Comment l’offre a-t-elle été construite ?
Ma French Bank n’est pas un simple établissement de paiement. Elle a un agrément bancaire obtenu auprès des autorités de régulation, l’ACPR en France et la BCE au niveau européen. Banque à part entière, elle s’appuie néanmoins sur les expertises et compétences de la Banque Postale : Transactis, filiale commune à Société Générale et Banque Postale, pour la monétique ; La Banque Postale Financement, entité de crédit consommateurs du groupe ; La Banque Postale IARD, pour les offres d’assurances. Nous voulions lancer la solution la plus rodée possible. C’est pourquoi nous avons lancé en juin une avant-première réservée aux collaborateurs du groupe, afin de tester la robustesse de la solution, et de former les chargés de clientèle dans les 2 000 bureaux qui allaient commercialiser Ma French Bank, y compris dans les DOM. Il a fallu enfin former le service client, propre à Ma French Bank, à partir de cette première clientèle, moins volumique que ce que nous attendions fin juillet.
Comment se différencie-t-elle des autres acteurs déjà présents sur son marché ?
Certains se sont demandé l’intérêt de lancer une nouvelle banque digitale en France, alors qu’une dizaine de nouveaux acteurs y ont vu le jour en trois ans. Mais ce marché est loin d’être saturé ! Plus du tiers des ouvertures de comptes se font désormais auprès de banques en ligne ou digitales, un chiffre qui s’élève à 53 % chez les 18-35 ans, une génération habituée à gérer son quotidien à partir de son mobile ! Ma French Bank est basée sur un système d’information en temps réel de dernière génération, très simple et intuitif, qui permet de petits services pratiques, extrêmement populaires, tels que le virement par SMS, la cagnotte ou le partage des dépenses. Pour la majorité des Français, Ma French Bank arrive au bon moment. Ils vont découvrir le principe de la banque digitale avec elle, dans nos bureaux de Poste, points de contact que les acteurs 100 % digitaux n’avaient pas. Pour l’ouverture de leur compte, ils seront accompagnés d’un chargé de clientèle – un guichetier – et non d’un conseiller bancaire. Ma French Bank est conçue pour être la banque principale ou la banque de complément de ceux qui souhaitent bénéficier de l’instantanéité et de certains services, en voyage par exemple. Le Groupe La Poste conserve ainsi dans son giron des clients qui auraient pu être intéressés par l’offre concurrente d’autres acteurs digitaux.
Propos recueillis par Géraldine Dauvergne.