Les mois se suivent et se ressemblent chez Société Générale, qui poursuit sa politique de recentrage stratégique avec la vente de sa filiale serbe à la banque hongroise OTP Bank et la cession de ses activités de conservation, de banque dépositaire et de compensation de dérivés en Afrique du Sud au groupe Absa (voir Encadré 1).
La banque française a néanmoins annoncé en janvier dernier la signature d’un protocole d’accord avec son homologue sud-africain Absa Bank pour développer une offre panafricaine de services bancaires à destination des grands clients.
Ce partenariat vise à proposer une gamme étendue de produits et de services bancaires aux grandes entreprises et institutions financières, domestiques et internationales, opérant en Afrique. L’offre conjointe portera sur des activités de financement, de marchés ou de trésorerie. Une offre spécifique à destination des entreprises chinoises opérant en Afrique sera également proposée. Cet accord va permettre à Société Générale d’accroître sa couverture géographique, avec une présence dans 27 pays du continent.
Acteur incontournable du secteur bancaire africain, Société Générale est active dans 19 pays francophones situés principalement en Afrique de l’Ouest et du Nord, et possède des parts de marché élevées dans plusieurs d’entre eux (voir Encadré 2). Le Maghreb, Maroc en tête, génère la moitié des revenus de la banque en Afrique, où elle compte au total 3,7 millions de clients, dont 150 000 entreprises, environ 1 000 agences (dont 400 dans le royaume chérifien), et emploie plus de 11 500 collaborateurs. Le groupe bancaire français ne couvre cependant que 15 % du PIB africain, faute de présence dans les plus grandes économies anglophones que sont le Nigeria, l’Afrique du Sud ou encore l’Angola.
Société Générale réalise 1,3 milliard d’euros de produit net bancaire annuel en Afrique, ce qui représente près de 5 % de son activité mondiale. Cette part devrait cependant plus que doubler et approcher 10 % à 12 % à l’horizon 2030. La banque française compte par ailleurs augmenter de 60 % ses encours de crédit aux PME africaines à 10 milliards d’euros dans les cinq prochaines années. Enfin, elle espère passer de 300 000 à un million de clients de Yup (banque digitale via le mobile) d’ici à 2020, principalement auprès de populations non bancarisées, sachant que le taux de bancarisation oscille entre 8 % et 20 % en Afrique sub-saharienne, contre 75 % en Tunisie.
À l’heure où plusieurs banques françaises et internationales de premier plan ont fait le choix de quitter l’Afrique, Société Générale y affirme au contraire ses ambitions de développement.