Le Canard Enchainé révèle que 8 000 tonnes de lait en poudre de chez Lactalis ont été écoulés malgré une contamination aux salmonelles. L’entreprise d’agroalimentaire dément fermement.
Du lait contaminé dans des glaces, entremets et flans
Va-t-on vers un nouveau scandale Lactalis ? Selon le Canard Enchainé, 8 000 tonnes de lait en poudre provenant de l’usine Célia de Craon en Mayenne ont été utilisées dans des desserts comme des glaces, des entremets ou des flans. Des préparations industrielles fabriquées entre février et décembre 2017. Du lait potentiellement contaminé aux salmonelles aurait donc échappé aux différentes opérations de rappels et de retrait des produits. À l’époque, les poudres de lait pour bébé sont ciblées. Le journal s’appuie sur des documents fournis par la préfecture de la Mayenne et que l’Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS) a pu consulter. Dans un communiqué de presse, l’association indique que cette poudre de lait potentiellement contaminée a été « fabriquée dans les mêmes tours de séchage » et rajoute que le produit « ne peut pourtant pas être vierge de tout soupçon de contamination ».
Lactalis dément les accusations
L’AFVLCS demande qu’une enquête indépendante soit diligentée pour faire toute la lumière sur cette nouvelle affaire. En effet, l’association se demande pourquoi « les services de l’État se sont limités aux produits infantiles ? » et aussi pourquoi l’entreprise n’a pas procédé au rappel de l’ensemble des produits fabriqués pendant la période de contamination. L’association souhaite d’ailleurs savoir si les enjeux économiques ont primé sur les enjeux de sécurité.
De son côté, Lactalis « dément et condamne fermement » les accusations du Canard Enchainé. L’entreprise d’agroalimentaire explique que les 8 000 tonnes de lait ont été fabriquées dans une autre tour qui n’a jamais été contaminée par la salmonelle. Par ailleurs, le lait était « conditionné sur un circuit d’ensachage indépendant ».
Cependant, selon un rapport de la commission des affaires économiques, il y aurait bien eu “une détection de la bactérie” dans l’environnement de la tour évoquée par Lactalis.