Pour une femme enceinte, mais surtout pour le bébé, les conséquences liées à la consommation d’alcool sont énormes. Selon les chiffres de l’agence Santé publique France, entre 2006 et 2013, 452 enfants sont nées atteints d’un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF).
Le SAF, forme la plus grave des complications présentes dès la naissance
Une première estimation nationale. Entre 2006 et 2013, 3207 nouveau-nés ont présenté au moins une conséquence liée à la consommation d’alcool par leur mère quand elle était enceinte, selon les données communiquées par Santé publique France. Sur ce total, 452 bébés sont nés atteints d’un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Soit une naissance par semaine. Le SAF n’est pas anodin, il s’agit de la forme la plus grave des troubles que peut entraîner la consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse. Les répercussions sont diverses puisque, comme le rappelle l’agence sanitaire, le SAF peut entraîner « des anomalies physiques (retard de croissance, malformations) et neurodéveloppementales (retard mental, déficit de l’attention, problèmes de mémoire, difficultés d’apprentissage …) qui relèvent du handicap ».
L’alcoolisation fœtale mesurée pour la première fois
Ces données étaient très attendues puisque c’est la première fois que l’alcoolisation fœtale est mesurée. Des chiffres qui sont sous-estimés selon Santé publique France. « Ces chiffres sont très sous-estimés compte tenu de la difficulté à diagnostiquer ces troubles en période néonatale et n’incluent pas les diagnostics posés ultérieurement », explique l’agence sanitaire. Pourtant, boire de l’alcool est toxique pour le fœtus. Ce dernier l’intègre rapidement dans le sang. « La consommation d’alcool pendant la grossesse représente la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France », détaille l’agence sanitaire.
Pour éviter le moindre risque, l’étude affirme qu’il est nécessaire, en vertu du principe de précaution, de ne pas boire d’alcool pendant la grossesse. Une mesure de précaution puisque l’agence sanitaire reconnaît que « l’état actuel des connaissances ne permet pas de définir le seuil de consommation d’alcool en dessous duquel il n’y aurait pas de risques pour le bébé ». Pour rappeler ses différentes recommandations, l’agence lancera une campagne de sensibilisation le 9 septembre, à l’occasion de la journée mondiale du SAF. Baptisée « Par précaution, zéro alcool pendant la grossesse », elle rappellera les dangers inhérents à la consommation d’alcool pour un fœtus.