Après quatre années de recherches et développement menées en collaboration avec le CNRS, Crosslux a mis au point un vitrage photovoltaïque semi-transparent basé sur une technologie dite « CIGS ». Cet alliage de cuivre, d’indium, de gallium et de sélénium permet la conversion entre lumière et électricité.
Plusieurs fabricants proposent déjà du vitrage photovoltaïque, mais leurs produits alternent du verre et des bandes de panneaux solaires opaques, provoquant de forts contrastes très désagréables en matière de confort visuel. « Nous avons mis au point un procédé de couches semi-transparentes extrêmement minces, qui permet de proposer un vitrage fumé reposant et agréable à l’œil. A moins de se coller à la vitre, les panneaux solaires restent pratiquement invisibles » ajoute Pierre-Yves Thoulon. À la différence des cellules photovoltaïques silicium, qui constituent plus de 80% du marché, les cellules CIGS sont très fines (0,001 millimètre) et peuvent être déposées directement sur le verre.
Une première ligne de production en janvier
Début 2016, Crosslux a racheté à EDF sa filiale Nexcis. La start-up a repris dix-sept des soixante-dix sept salariés, une technologie complémentaire à la sienne et un équipement performant. Cette croissance externe a boosté la start-up, lui permettant de passer de six à vingt-trois collaborateurs. Après une première levée de 600 000 € en 2013, venue s’ajouter à des financements de BPI France et de l’Ademe, Crosslux a procédé en 2016 à une seconde augmentation de capital, cette fois de 1,7 M€, avec Paca Investissement comme leader de ce tour de table. Une troisième levée de fonds, de 800 000 €, vient d’avoir lieu cet été.
Ces nouveaux moyens financiers ont permis à Crosslux de lancer la construction d’une première ligne de production destinée à la fabrication de démonstrateurs. Elle sera opérationnelle en janvier 2018. « Bouygues Constructions suit nos travaux », explique Pierre-Yves Thoulon. « Si nous arrivons à convaincre des industriels des bénéfices de notre technologie, nous commencerons en 2018 la construction d’une véritable usine. »
Crosslux se lancera alors, pour financer cet investissement et embaucher une centaine de salariés, dans une quatrième levée de fonds, cette fois de 30 à 40 M€.