Lancée en 2008 pour faire face à la crise et au risque de « Credit Crunch », la médiation du crédit a publié son bilan 2016 le 21 mars. « La situation du financement des entreprises est globalement satisfaisante, avec une offre de crédit soutenue », estime Fabrice Pesin, médiateur national. Les motifs de saisine, en baisse de 7 % sur un an, ont beaucoup changé en 8 ans, de même que le paysage du financement des PME, constate le médiateur, également président de l’Observatoire des entreprises. Les dossiers industriels, dans la filière automobile notamment, ont laissé place à des dossiers de TPE, et aux secteurs de l’hôtellerie-restauration, du commerce de détail ou du BTP.
Les motifs de saisine concernent moins les tensions avec les banques que des difficultés que l’entreprise a du mal à diagnostiquer. « Nous regardons l’origine du problème, pas le banquier. Nos analystes financiers font un diagnostic indépendant de la situation de l’entreprise qu’il faut ensuite partager, puis nous essayons de faire un montage financier », explique Fabrice Pesin.
« Les conditions d’octroi du crédit évoluent », indique-t-il. Le médiateur constate un essor du cofinancement à partir de montants plus faibles qu’auparavant, « en relation avec les règles prudentielles de Bâle III ». Fabrice Pesin relève également que des solutions alternatives de financement (financement participatif, prêts interentreprises, fonds de dettes, placement privé) se sont démultipliées récemment mais restent très peu utilisées, faute d’être suffisamment connues par les dirigeants.
Les difficultés d’accès au crédit dépendent par ailleurs de l’actif à financer. « C’est plus difficile pour les investissements immatériels, tout ce qui est important aujourd’hui pour que les entreprises fassent leur indispensable révolution numérique », affirme Fabrice Pesin. Le médiateur publiera fin juin un rapport sur le financement de l’immatériel. L. B.