Le week-end du 29 novembre, le sud de la France a été victime de violentes intempéries qui ont entrainé la mort de plusieurs personnes. L’Aude qui jusque-là, avait été épargnée a été fortement impactée. À Portel des Corbières, un petit village languedocien les habitants ont vu la Berre tout emporter sur son passage. (le reportage ici)
Lundi l’heure était au nettoyage, les habitants vidaient et répertoriaient les biens abîmés par la crue pour préparer le passage des assureurs. “On a eu jusqu’à 1 mètre 40 d’eau, c’était impressionnant”, confie Laurent. Sa voisine a dû être évacuée, encore traumatisée, elle refuse de témoigner. À l’entrée des maisons : cuisinières, micro-ondes, frigidaires, meubles s’entassent pêle-mêle. “Le problème c’est surtout la boue qui est entrée dans la maison. Il faut tout nettoyer, mais surtout tout garder jusqu’au passage des experts jeudi.” Laurent est artisan, il a perdu de l‘électroménager, mais aussi de l’outillage, “mon atelier était au rez-de-chaussée, je vais devoir tout remplacer.”
Les viticulteurs ont été eux aussi fortement impactés par les inondations, heureusement pour la plupart ce ne sera que plus de peur que de mal. Le jardin de Gilles Francès ressemble à un champ de bataille. Le viticulteur semble un peu perdu face à l’ampleur des dégâts, des murs se sont écroulés, une maisonnette en béton des années 60 s’est effondrée. Des palettes en bois, barres de fer, bidons et divers détritus jonchent le sol. “On dirait que les leçons de 1999 n’ont pas été retenues”, lâche-t-il dans un soupir. “Une partie de mes vignes a été submergée par la crue, je dois avoir environ 10 % de mes cultures qui sont affectées. Heureusement, pour moi, ce ne sera qu’un gros nettoyage, mais pour d’autres viticulteurs, c’est 50 % de leurs terres qui ont été touchées.”
Les pompiers ont été mobilisés tout le week-end notamment à cause de conducteurs imprudents qui ont voulu se frayer un chemin sur les routes inondées. “Les gens sont pressés, ils connaissent les routes et, même si elles sont barrées et qu’il y a des panneaux de signalisation, ils vont tenter de passer. C’est quand ils se retrouvent coincés qu’ils nous appellent”, fait remarquer le Capitaine Sizorn. “Par leur inconscience, ils se mettent en danger et nous mettent en danger. Nous avons été confrontés à des situations très difficiles, même pour un homme entrainé”, révèle-t-il.
Près de deux jours après les événements, l’heure est à la gestion des dégâts. C’est au tour des assureurs de se mobiliser afin de répondre le plus rapidement possible aux besoins des sinistrés. Le placement en état de catastrophe naturelle devrait aider les assurés à obtenir des indemnisations à la hauteur de leurs besoins.
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