Leurs coûts peuvent être faibles, mais additionnées, les multiples petites assurances complémentaires à des voyages ou des loisirs, peuvent s’avérer chères et superfétatoires, compte tenu des assurances incluses dans les cartes bancaires.
Comment éviter le phénomène de multi-assurance ou le fait de payer sans le savoir deux fois la même assurance ?
Des petites assurances sont souvent proposées en complément d’autre achat : assurance annulation de voyage, assistance médicale à l’étranger, assurance de location de voiture, d’une résidence saisonnière ou de matériel sportif, responsabilité civile pour la pratique d’une activité… Mais ces assurances peuvent faire doublon avec des garanties déjà présentes dans les cartes bancaires.
Pour éviter cette surconsommation, la récente loi Consommation, dite loi Hamon, prévoit désormais, dans son volet assurance, un délai de rétractation de 14 jours pour le consommateur qui vient d’acheter une assurance (lorsqu’elle est vendue en complément d’un bien ou d’un service) pour laquelle il est déjà couvert.
L’article 58 de la loi modifie l’art. L. 112-10. du code des assurances qui établit désormais que : “l’assuré qui souscrit à des fins non professionnelles un contrat d’assurance constituant un complément d’un bien ou d’un service vendu par un fournisseur, s’il justifie d’une garantie antérieure pour l’un des risques couverts par ce nouveau contrat, peut renoncer à ce nouveau contrat, sans frais ni pénalités, tant qu’il n’a pas été intégralement exécuté ou que l’assuré n’a fait intervenir aucune garantie, et dans la limite d’un délai de quatorze jours calendaires à compter de la conclusion du nouveau contrat“.
En outre, les vendeurs devront désormais informer le client de cette possibilité et l’inciter à vérifier s’il n’est pas déjà couvert, par la remise d’un document informatif.
Détecter les doublons d’assurance
Afin d’aider le consommateur à y voir clair dans ses propres contrats, certains spécialistes de l’assurance proposent leurs solutions.
Une application mobile, Fluo, vient d’être lancée par l’ancien créateur du comparateur d’assurances Les Furets.com, qui permet à l’utilisateur de détecter les doublons d’assurance à partir des garanties déjà incluses dans les cartes bancaires. Notamment pour les cartes premium qui intègrent des garanties d’assurances nombreuses souvent ignorées ou oubliées par les consommateurs.
Les conditions générales de vente de 140 cartes bancaires de 22 banques ont été épluchées par les créateurs de l’application. En donnant le nom de sa banque et la marque de sa carte, l’assuré peut vérifier si l’assurance qu’on lui propose lors de l’achat d’un voyage, d’un séjour au ski ou d’une location de voitures n’est pas déjà proposée dans les garanties de sa carte.
Typiquement, Fluo met en garde contre les assurances voyages proposées par les tours opérateurs qui sont parfois “inadaptées avec des garanties essentielles qui ne sont pas présentes ou avec des plafonds insuffisants. De même, alors que la majorité des cartes bancaires incluent des offres d’assistance, celles-ci ne correspondent pas toujours aux destinations des voyageurs“, affirme Jehan de Castet, le créateur de Fluo.
Il faut avoir à l’esprit les coûts des frais médicaux qui peuvent exploser à l’étranger. Ainsi une gastro-entérite aux États-Unis coûtera 8.000 euros et un passage aux urgences de Miami 53.000 euros …, rappelle le service médical de Mondial Assistance. Mieux vaut donc être bien informé et correctement couvert.
L’assureur Cardif (filiale de BNP Paribas) propose également, sur son site Internet, un outil de simulation comparable pour comprendre à quelle occasion d’achat on peut cumuler la même assurance. Des informations claires permettent de comprendre à quoi servent chaque garanties.
Double cotisation = double indemnité ?
Du bon côté des choses, Cardif explique qu’en cas d’empilement de ces garanties d’assurance, les remboursements peuvent aussi se cumuler. S’il s’agit d’assurances de personnes : accidents corporels, invalidité, décès… l’assuré pourra alors réclamer à ces différents assureurs le paiement des prestations prévues.
Mais pour les assurances de biens et responsabilités (voyages, voitures…), cela sera plus difficile, “il est fort possible que la double cotisation ne donne pas lieu à un double remboursement“, prévient Cardif sur son site car, pour ces biens, un assuré ne peut être indemnisé au-delà de la valeur du bien assuré (au moment du sinistre) ou du montant du préjudice subi.
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