Prévus pour 2015, les futurs contrats solidaires et responsables des complémentaires santé limiteront les remboursements optique (lunettes, monture et verres) des Français. Recourir à un réseau de soins santé, qui offre des tarifs préférentiels à ses adhérents, ne devrait plus se révéler aussi pertinent qu’auparavant.
Les adhérents des réseaux de soins tels que MGEN, Kalivia, Itelis, Terciane, Santéclair ou Sévéane seront-ils bientôt moins satisfaits ? La question se pose. Les avantages tarifaires proposés par ces plateformes (de 10% à 40% en optique, dentaire ou audioprothèse) pourraient devenir bien moins intéressants avec la réforme globale des complémentaires santé souvent appelées “mutuelles santé” . Le gouvernement entend promouvoir une nouvelle forme, plus stricte, de contrats responsables et solidaires. Les compagnies d’assurance et mutuelles seraient alors invitées à s’engager sur des plafonds de remboursement abaissés pour limiter les taxes sur les contrats.
Les réseaux de soins et leurs réductions sur le pôle optique pourraient être les premiers à faire les frais de cette nouvelle réglementation. Et pourtant, ils profitent à l’heure actuelle à plus de 20 millions d’adhérents assurés, auxquels s’ajoutent leurs ayant-droits.
Les pouvoirs publics envisagent de limiter les remboursements proposés sur les lunettes (monture + verres) à 450 euros dès 2015. Un décret à paraître prochainement confirmera le montant retenu.
Ainsi, pour les verres simples (unifocaux), les prises en charge seraient réduites à 350 euros dès 2015, puis diminueraient de 50 euros par année pour aboutir au remboursement-palier de 200 euros en 2018. Idem pour les verres complexes dont la prise en charge passerait de 600 euros actuellement à 400 euros en 2018. Pour les montures, l’indemnisation serait maintenue à 100 euros. Enfin, par souci de limiter la surconsommation, les lunettes ne seraient plus remboursées selon un forfait annuel, mais tous les deux ans.
Objectif de ces nouvelles mesures : faire pression sur les opticiens par l’intermédiaire des assureurs, afin que les prix de l’optique diminuent. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir alertait en décembre 2013 sur les tarifs français particulièrement excessifs. 470 euros en moyenne pour une paire de lunettes (dont 205 euros à la charge du consommateur, 445 euros sans intervention d’une complémentaire santé) qui se composent de 55 euros pour la monture, 57 euros pour les verres, 77 euros pour la TVA, 6 euros pour le grossiste et…275 euros pour l’opticien soit une marge de 233%.
Ainsi, si les pouvoirs publics parviennent à peser sur les prix en diminuant la prise en charge des complémentaires santé, les réductions en optique proposées par les réseaux de soins se révèleront moins conséquentes. Elles resteront néanmoins légitimes et recherchées par le consommateur. “Les gens voudront toujours s’équiper moins cher. L’intérêt de notre activité n’est donc pas à prouver. Nous avons démontré que nous étions en capacité de faire la différence, que nous menions intelligemment une régulation des tarifs en fonction des besoins des individus sans nuire à la qualité. C’est dommage que l’on veuille nous imposer un encadrement des tarifs qui ne bénéficiera peut-être pas à l’assuré” conclut Jean-Marc Boisrond, Président du directoire d’Itelis, réseaux de soins d’Axa et d’Humanis notamment.
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