Parias du système d’assurance auto, les conducteurs « malussés » ou résiliés peinent encore et toujours à trouver des couvertures bon marché, en dépit du nombre d’assureurs spécialisés prêts à les accepter.
Dénicher une assurance auto abordable n’est pas facile après une résiliation ou l’attribution d’un malus. La quête est laborieuse. Les assureurs traditionnels ferment quasiment leurs portes à ceux qui ne se montrent pas exemplaires au volant. C’est à dire à ceux qui pourraient leur couter trop cher.
Toutefois, quelques assureurs et courtiers ont pris le parti de se spécialiser sur le créneau des conducteurs « malussés » ou résiliés. On peut ainsi citer à titre d’exemple Sos Malus, Assure Malus, France Malus Assurance, Oui Assur ou encore Automalus. Des acteurs qui n’hésitent pas à accepter les automobilistes reniés, qu’ils aient été épinglés pour alcool, stupéfiants, excès de vitesse, retrait de permis…et même défaut de paiement. Les uniques cas aujourd’hui rédhibitoires pour ces assureurs de la dernière chance sont les comportements récidivistes, la conduite sans assurance et l’âge avancé (plus de 70 ans en règle générale). « Les conducteurs qui ont du malus sont une cible marketing intéressante pour nous. Ils ne représentent aucun intérêt pour les grands assureurs français mais pas pour nous, courtiers, qui sommes orientés sur les segments en fort besoin d’offres adaptées. Ils correspondent à 17% de notre portefeuille contre 1% pour les autres assureurs » explique Julien Desprez, responsable marketing produits d’Assu 2000, détenteur de la marque Assure Malus.
Un conducteur « malussé » ou résilié ne doit pas s’attendre à tomber sur LE prix miracle. Il peut, au gré de ses comparaisons, trouver un tarif un peu plus avantageux que les autres en fonction du risque aggravé (“mauvais” automobiliste) qu’il représente. Il ne paiera toutefois jamais l’équivalent, voire moins, du prix standard lorsque son bonus-malus était à 1. Ainsi, quand un assuré auto souscrit un contrat compris entre 250 et 600 euros, un automobiliste « malussé » s’acquitte, lui, du double. Tel est le lourd tribut à payer pour une succession de sinistres responsables.
A noter toutefois qu’un conducteur « malussé » se bonifie avec le temps et peut bénéficier de la clause de « rattrapage rapide » en revenant au coefficient de 1 après 2 ans sans sinistre, même s’il détenait le malus maximum de 3,5. « L’idée c’est de ne pas pénaliser un conducteur dans la durée. Si l’automobiliste ne récupérait que 0,5% de bonus chaque année comme le prévoit le système à la base, il mettrait près de 10 ans à revenir à une situation normale » conclut Julien Desprez.
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