Considérés comme accidentogènes, les seniors devraient s’acquitter de primes/cotisations d’assurance évalués au prix fort. Pourtant, dans la réalité, il n’en est rien…
Coup de fatigue impromptu, vertiges, affaiblissement de la vue… Les seniors auraient toutes les raisons de laisser croire qu’ils peuvent constituer un danger sur la route. Il n’est d’ailleurs pas rare de se surprendre, soi même, à pester contre une personne âgée effectuant une mauvaise manoeuvre, et bloquant la moitié du trafic.
Une assurance auto plus chère ?
Dans cette logique de population supposément accidentogène, les seniors devraient, au même titre que les jeunes conducteurs, voir le tarif de leur prime/cotisation d’assurance augmenter au fil de leur avancée dans le grand âge. Rappelons que pour établir leurs tarifs de couverture, les compagnies d’assurance croisent une multitude de paramètres dont le profil du conducteur, l’accidentalité statistique de sa tranche d’âge, les sinistres précédemment enregistrés…
Or, la quasi majorité des seniors bénéficient de primes/cotisations d’assurance parmi les moins chères. Grâce au fameux bonus à vie (- 50%), à leur fidélité récompensée après d’innombrables années passées dans la même agence, mais pas que… “Nous ne tarifons pas en fonction de l’âge, nous n’avons jamais mis en place ce genre de grille d’évaluation” explique Christophe Rougon, Responsable des marchés au sein de la Macif. Le spécialiste rappelle d’ailleurs qu’à défaut de la croyance populaire, les seniors sont bien moins inquiétants sur la route que leur fausse réputation le sous-entend. Sécuritaire et roulant moins fréquemment, ils attestent d’autant de sinistres que la moyenne des automobilistes.
Les seniors, surtout dangereux pour eux-même
Si les séniors se révèlent davantage inoffensifs envers les autres sur la route, c’est avant tout car ils se démontrent bien plus préoccupants pour eux-même. Leurs accidents, recensés majoritairement à faible vitesse, révèlent davantage des blessures et bobos de leur côté, que de véritables collisions et accrochages avec des tiers. Un état de fait qui a conduit les pouvoirs publics a mener une véritable réflexion sur leur cas. Faut-il imposer un âge limite de conduite ? Faut-il leur faire repasser des examens, le code, le permis ? De nombreux pays européens ont adopté des méthodes de même typologie (validations médicales, âge plafond…) pour garantir la sécurité de tous les usagers. Dans l’hexagone, à peine 1 Français sur 3 serait prêt à accepter la mise en place d’un âge limite. En revanche, la visite médicale régulière ferait davantage consensus, avec 81% d’opinions favorables.
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