Ce week-end des médecins libéraux ont annoncé la création d’une nouvelle complémentaire santé gérée par les professionnels de santé : « Mutuelle Libre – Assurance Santé ».
La pilule ne passe toujours pas chez les médecins libéraux en ce qui concerne l’encadrement des dépassements d’honoraires. Pire, pour eux, la loi PS qui vise à autoriser les mutuelles à conventionner avec des réseaux de soins (votée par l’Assemblée nationale dans la nuit du 28 au 29 novembre) est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En effet, dimanche 2 décembre, les praticiens du Bloc et de l’UFML ont défilé dans les rues de Paris pour dénoncer des atteintes à la médecine libérale. Pourtant, quelques jours plus tôt, l’Union Harmonie Mutuelles et MGEN/Istya avaient essayé de calmer un peu le jeu en adressant une lettre ouverte aux médecins dans l’édition du Monde daté du 29 novembre. Cette lettre appelait la profession médicale à la réflexion et à la cohésion avec les mutuelles.
Nous pouvions donc nous demander si cette tentation de conciliation porterait ses fruits … Et bien nous avons eu la réponse ce week-end puisque les praticiens en colère scandaient : « Les médecins ne sont pas des pigeons » ou « Les dentistes ne sont pas des moutons ». Du coup, certains médecins qui reprochent aux complémentaires santé de ne pas rendre entièrement le service pour lequel les adhérents cotisent ont décidé de créer une complémentaire santé fondée par des professionnels de santé et dont « tout l’argent va dans les soins » : Mutuelle Libre – Assurance Santé. « Après avoir vu des choses incroyables dans un rapport de la Cour des comptes de 2008 sur les mutuelles, nous avons décidé de prendre les choses en main dans l’intérêt des médecins et des patients », a déclaré le Dr François Masson, anesthésiste à Paris et membre de l’UFML. Cette complémentaire santé devrait être régie par le Code des assurances et sera déposée auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) quand les fonds nécessaires auront été levés. Les souscripteurs sont invités à verser de 1 à 10.000 euros. « Nous ne ferons pas de publicité et tout l’argent ira dans les soins », a indiqué le Dr Masson, précisant que les contrats ne prévoiront pas un remboursement de dépassements d’honoraires « excessifs ». Il s’agit selon lui de « payer les soins au tarif juste ». L’idée semble noble mais dans les faits, la mise en place de cette complémentaire santé risque d’être compliquée.