Invité par l’Association nationale des journalistes de l’assurance (Anja), Henri de Castries a livré sa vision du groupe Axa et participé à l’exercice avec la facilité habituelle qui est la sienne face à la presse.
A propos de la France et du contexte économique, Henri de Castries a annoncé la couleur. « Ça je l’ai déjà dit 15 fois, je ne vais pas le faire une 16ème fois » a-t-il lancé, renvoyant les journalistes à l’interview donnée la semaine passée à L’Express et dans laquelle il égratignait les choix de l’actuel gouvernement. Il a toutefois révélé qu’Axa en France avait payé 1,8Md d’euros d’impôt pour 2011, et que les nouvelles mesures coûteraient 175M d’euros de plus.
Passés ce passage et en partie la vision stratégique et la tenue du plan à horizon 2015, il a été question du système de santé, un sujet qu’il n’avait jusqu’à alors pas – ou peu – abordé. « Nous sommes un très gros assureur santé en Angleterre, au Japon, en Allemagne… Nous considérons que c’est un segment du métier plus global sur lequel nos savoir-faire nous permettent d’ajouter une véritable valeur à l’offre » a-t-il commencé, vantant le fait que « les assureurs pouvaient apporter beaucoup ».
En ce qui concerne la France, le discours est limpide : « des organisations qui ont été créées au milieu du siècle ne doivent rien changer ? […] En France, nous vivons sur une organisation qui date de 1945. Si vous regardez le système actuel, qui est content ? Le patient n’est pas content, il a le sentiment que ça se dégrade. L’État n’a pas le sentiment que ça fonctionne très bien. Les acteurs de la chaîne ne semblent pas non plus être contents ». Sans aller jusqu’à la mise en place d’une assurance santé obligatoire, Henri de Castries fait toutefois un parallèle avec la responsabilité civile en auto et la gestion par les assureurs de cette mutualisation. A la question précise de savoir s’il faut limiter la liberté de tarif des médecins et de choix des médecins par les assurés, le PDG d’Axa affirme être « pour une réorganisation du système », sans toutefois donner plus de détail. Il préfère ainsi parler de « reconcevoir » le sujet, « de se poser collectivement la question ».
Concernant le groupe, les réponses sont plus précises. Ou pas. La cession d’Axa Private Equity ? « On marche ensemble ». L’évolution du plan à horizon 2015 sur les sujets de désendettement et d’économies à réaliser ? « Ce n’est pas un sujet […] sur le plan industriel l’ensemble du plan s’exécute conformément à ce qu’on avait prévu », fin de la parenthèse. Sur Solvabilité 2, les nouvelles évolutions du calendrier et d’un nouveau test sont plutôt bien accueillis. « Les délais supplémentaires créent de l’incertitude, mais je pense qu’on peut vivre avec. Les grands groupes européens se sont déjà significativement préparés » avant de conclure « la réglementation est une matière dans laquelle il vaut mieux attendre un peu et être sur que ce que l’on fait est acceptable, plutôt que faire quelque chose trop vite et se rendre compte qu’il y a des dégâts et ‘rétropédaler’ douloureusement ».
Quelques heures plus tard, les Echos annonçaient qu’Axa abandonnait l’idée de s’installer à Taïwan. Sujet non abordé durant la rencontre, malgré une question sur les mouvements géographiques du groupe d’assurance français.