La CSCA, la FFSA et Agea ont signé une position commune et comptent bien s’imposer via le lobbying à Bruxelles.
Combien de temps a pris la mise en place de cet accord ?
L’impulsion politique a été très rapide. C’était une téléconférence au mois de juillet. En revanche, la mise en œuvre, c’est-à-dire l’ouverture de la boite à outils et le lancement des opérations ont pris plus de temps. Les juristes de la CSCA, de la FFSA et d’Agea ont eu des échanges nourris. La version finale est un peu édulcorée par rapport à la version de départ, mais nous satisfait pleinement puisqu’elle reprend l’essentiel des points que nous souhaitions défendre.
Que dit cette proposition ?
Elle dit que, pour la première fois dans la profession de l’assurance, une position commune est prise entre les principaux acteurs, même si on regrette qu’ils ne soient pas tous autour de la table. La CSCA, la FFSA et Agea se sont mis d’accord sur des commentaires, réactions et avis à apporter sur un texte essentiel puisque la DIA 2 est un instrument de règlementation extrêmement important de notre profession. Notre texte rappelle que nous ne sommes pas tout à fait des banquiers, que le niveau de règlementation est très suffisant et largement supérieur à ce qu’on peut trouver dans d’autres états. Il dit d’autre part que la surabondance d’informations apportées au consommateur n’est pas forcément un gage de qualité de choix du consommateur, et que la transparence de la rémunération n’est pas quelque chose qui est réclamée par le consommateur. Cette information n’est pas considérée par nous comme étant pertinente dans le choix à apporter au consommateur. L’assurance n’est pas à l’origine de la crise. Il ne faut pas prendre un marteau pour tuer un moustique, il ne faut pas non plus céder à la créativité normative furieuse pour protéger un consommateur de dérégulations financières dont il faudrait d’avantage s’occuper.
Vous parlez d’une version édulcorée, Agea aurait lâché la bride sur certains points ?
Nous n’aurions pas signé si nous ne nous y étions pas retrouvé ! L’accord n’a d’intérêt que dans la mesure où il est partagé. Personne n’a rien lâché, c’était plus dans le mode d’expression. Chaque mot, chaque phrase a son importance, la hiérarchie des phrases aussi. C’était la séparation banque assurance, la transparence de la rémunération, l’incompréhension d’une nouvelle et inutile définition de l’intermédiation.
L’essentiel de ce que nous souhaitions est dans cet accord.
Quelle est la réaction des agents vis-à-vis de cette position ?
Les agents sont contents de voir qu’on s’intéresse à ce sujet-là. Ils comprennent les enjeux que représentent la DIA et l’Europe. Dans mes interventions, aussi bien chez Triangle que chez Réussir, j’y consacre une partie entière en réexpliquant l’historique et pourquoi c’est important. Ca peut paraître éloigné pour l’agent, tous les matins, dans son cabinet qui se demande de quoi on parle : DIA, IMD, Prips… et j’en passe. Notre rôle c’est aussi de leur montrer que même si ça peut nous paraitre éloigné, c’est en fait notre quotidien de demain. Lorsque nous serons régis par ces règles là, il sera trop tard pour se dire « tiens, et si on s’en occupait ? »
Pourquoi s’allier avec les courtiers ?
Nous ne nous sommes alliés avec personne. Pourquoi la FFSA s’est-elle alliée avec les courtiers et les agents généraux ? La question ne se pose pas en ces termes. Il n’y a pas d’alliance, il n’y a pas de pacte, juste du bon sens pour se demander ce qu’on peut, faire valoir comme argumentation vis-à-vis d’une autorité européenne, et comment on peut défendre au mieux l’intermédiation . On pense qu’on peut le faire au travers d’une position commune. Je ne vois pas le moindre signe d’alliance contre nature.
Quelles sont les prochaines étapes de ce projet ?
La position commune est le socle sur lequel chaque fédération va s’appuyer pour étayer son argumentation. Bien entendu, nous nous réservons d’utiliser ou de développer d’autres arguments et de mener notre campagne. Nous allons donc nous tourner vers des parlementaires européens et nationaux, vers les autorités de contrôle, vers les autorités publiques. Nous allons organiser avec notre agence de lobbying à Bruxelles une journée au parlement européen ou à la commission au mois de janvier, où nous allons faire valoir nos positions. Nous l’avons fait avec Michel Barnier il y a 15 jours à Toulouse, la semaine dernière Michel Picon a remis la même position avec un texte d’argumentation à Xavier Bertrand lors du congrès Réussir. Nous profiterons de toutes les opportunités.
Quelle est l’actualité d’Agea ?
On va continuer à travailler sur les arguments en rapport avec la DIA2 qui est le sujet principal aujourd’hui, et sur cette position commune, continuer nos travaux de professionnalisation et nous retournerons vers la FFSA pour continuer le processus, nous pensons que c’est quelque chose d’essentiel. Nous préparons des séminaires en novembre avec l’ensemble des bureaux des syndicats de sociétés pour travailler autour de la réflexion des actions dans le cadre contractuel des différents syndicats. Et puis, nous avons également une évolution de la communication et de notre logo en 2013.