Les sanctions pétrolières décrétées par l’Union européenne contre l’Iran entreront sans exception en vigueur dimanche, malgré des demandes d’exemptions de dernière minute, a indiqué mercredi un diplomate européen.
« A compter du 1er juillet, il y aura un arrêt total » aussi bien des importations par l’UE de pétrole iranien que des contrats d’assurance ou de réassurance du transport de pétrole iranien, a déclaré ce haut responsable européen sous couvert d’anonymat.
Décrété le 23 janvier, l’embargo pétrolier doit entrer en vigueur à compter de dimanche pour les contrats signés avant cette date, et est considéré par ses concepteurs comme « la mesure la plus efficace », en liaison avec les mesures américaines similaires, pour faire pression sur l’Iran concernant son programme nucléaire controversé, estime ce haut responsable.
Les sanctions de l’Union européenne vont avoir un « impact négatif » sur les négociations nucléaires entre l’Iran et le groupe 5+1, a mis en garde mardi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. L’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) ont repris en avril leurs négociations sur les activités nucléaires de l’Iran pour tenter de trouver une issue diplomatique après quinze mois d’interruption, mais ils ont fait des progrès limités.
Après trois séries de négociations à Istanbul, Bagdad et Moscou, les deux parties se sont mises d’accord pour continuer les discussions au niveau des experts le 3 juillet prochain à Istanbul. Une dizaine de pays de l’UE, essentiellement l’Italie, l’Espagne et la Grèce, achetaient près de 20% des exportations de pétrole iranien, alors que le pays tire 80% de ses revenus en devises du pétrole. Et 85% des assurances de transport maritime de pétrole sont fournies par des firmes européennes.
C’est pourquoi jusqu’à la semaine dernière, des pays fortement dépendants du pétrole iranien et des assurances européennes ont demandé des exemptions, a expliqué le responsable européen. « Nous comprenons l’impact sur les partenaires, y compris des partenaires stratégiques, mais il n’était pas possible de faire des exceptions », a-t-il souligné, sans citer les pays à l’origine de ces demandes. « Nous ne pensons pas qu’il soit approprié d’adoucir les sanctions » qui sont « un outil important ».
Le Japon et la Chine étaient des grands consommateurs de brut iranien, aux côtés de l’Inde et de l’UE, de la Corée du Sud et de l’Afrique du Sud. Mais le Japon a réduit de 65% ses importations en avril, pour se tourner vers l’Arabie saoudite, l’Inde de 11% et la Corée du Sud de 40%. Il n’a pas été facile pour les pays européens concernés de trouver des sources alternatives, a souligné le responsable, d’autant que la Grèce avait négocié des conditions extrêmement favorables. Mais depuis, Athènes « a trouvé des alternatives » bien que dans des conditions nettement moins favorables, a-t-il souligné.
BRUXELLES, 27 juin 2012 (AFP)