La collecte nette en assurance-vie devrait se situer entre 0 et +3% en 2012, selon Facts & Figures. Le cabinet de conseil explique la récente décollecte notamment par la réforme des taux garantis et table sur une évolution des contrats plutôt qu’une refonte.
« L’assurance-vie n’est pas morte », a déclaré Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts&Figures au cours d’une présentation du baromètre 2012 de l’épargne-vie. Les arguments très documentés du cabinet de conseil tranchent un peu face aux discours plus alarmistes, consécutifs aux quatre mois de décollecte subis en fin d’année par le placement préféré des Français.
« Il y a beaucoup de discours excessif sur la décollecte, la mort de l’assurance-vie, l’impact de l’exposition à la Grèce. Après une décennie de croissance soutenue, l’assurance-vie connait en réalité une stabilisation et reste le vecteur d’épargne privilégié des Français », a ainsi estimé le spécialiste.
L’argument principal pour expliquer ce creux de la vague que connait actuellement l’assurance-vie réside principalement dans la réforme des taux garantis est la réforme TAG des taux garantis qui a conduit les captives vie des groupes bancaires à accroître leur part de marché sur les flux de collecte en provenance de gestion privée.
A 60Mds pour l’épargne standard, 40Mds pour l’épargne patrimoniale et 26Mds pour la gestion privée selon la segmentation de Facts & Figures, les flux de collecte restent désormais relativement stables. La clientèle retail concentre 50% de l’encours tandis que 31% est détenue par la clientèle affluent, 19% par la private. Facts & Figures déplore que le taux des UC restent de leur côté très bas, distribués essentiellement par les réseaux pour lesquels c’est le plus « vital » pour leur compte d’exploitation, « alors que les placements au-delà de l’obligataire sont nécessaires ».
La décollecte ne dépassera pas 30Mds d’euros
Côté prévisions, pour l’année 2012 M. Kastler n’envisage pas, même dans le pire des scénarios, une décollecte nette supérieure à 30Mds d’euros. Et compte-tenu de l’effet de revalorisation des encours en portefeuille, le niveau net de l’évolution globale des encours d’Epargne Vie devraient même se situer entre 0 et +3%. Côté rendements, le cabinet table sur 3,30% à plus ou moins 0,20%.
L’évolution plus que la remise en cause des produits d’assurance-vie est au cœur de la réflexion du cabinet de conseil. Si la plupart tablent sur la sécurité de l’épargne, Cyrille Chartier-Kastler conseille surtout sur une « continuité de la promesse », le maintien d’un taux attractif sur le long-terme étant indispensable pour conserver l’épargnant, et non pas seulement destiné à attirer de l’épargne fraîche.
Les associations d’épargnants champions de la longévité
Les associations d’épargnants restent les plus vertueux en la matière puisqu’ils demeurent les seuls à servir la même rémunération à tous leurs contrats. D’ailleurs, les associations d’épargnants détiennent les records de longévité avec une durée moyenne d’épargne de 18 ans des clients, contre 8 ans pour les autres réseaux.
Plus de lisibilité et des frais raisonnables sont également des atouts. Avec 20 à 30% d’investissement possible en actions, l’euro dynamique est également favorable notamment face aux variables annuities.
Par ailleurs, Facts&Figures envisage la sortie de la crise de l’endettement par l’inflation. A court-terme, les placements immobiliers sont les seuls à dégager des plus-values latentes (35% en moyenne), les actions étant limitées. Côté obligation, les titres corporate remportent la préférence face aux obligations souveraines, les durations courtes étant à privilégier, de même que les titres convertibles en action, et indexés sur l’inflation.