La CGT fait appel à l’Etat ainsi qu’aux autorités de contrôle pour que Groupama « ne soit pas mis au pied du mur pour sa solvabilité », a déclaré son porte-parole.
La CGT Groupama a tenu le 8 février une conférence de presse à l’issu du Comité central d’entreprise au sujet du « dépeçage » du groupe mutualiste. « Si aujourd’hui nous sommes aussi exposés à la fragilité des actifs, c’est que des décision ont été prises auparavant. Il est important qu’il y ait des changements d’ordre stratégique, de gouvernance et dans les perspectives », a déclaré Philippe Goret, porte-parole CGT Groupama à News Assurances.
« Nous avons exprimé notre désaccord avec la situation actuelle et la vente de Gan Eurocourtage, qui est une pépite au sein du groupe. Même si on satisfait à une urgence, la situation économique risque de peser négativement sur l’ensemble du groupe, y compris historique » a-t-il précisé.
« Aujourd’hui, les caisses régionales sont parfaitement rentables, de même que celles de Gan »
Le groupe possède en effet un double statut, à la fois mutualiste, son périmètre historique constitué des caisses régionales, et capitalistique avec Groupama Gan, directement concerné par la situation économique et la cession de Gan Eurocourtage ainsi que sa filiale anglaise. Soit 2.700 salariés, précise le porte-parole de la CGT Groupama, qui se dit convaincu des « effets négatifs sur les résultats de l’ensemble du groupe, puisque Gan Eurocourtage représente 102M d’euros d’excédents de marge de solvabilité. »
« Nous souhaitons que soit mis en place un moratoire sur les normes comptables afin que nous puissions avoir une vision claire des difficultés économiques de l’ensemble du groupe. Aujourd’hui, les caisses régionales sont parfaitement rentables, de même que celles de Gan » a-t-il déclaré. La CGT a mis sur la table la possibilité d’émettre des certificats mutualistes d’investissement « qui permettrait de lever des fonds sans obérer l’indépendance du groupe », selon le représentant.
« Que l’Etat ainsi que les organismes de contrôle se penchent sur le berceau de Groupama »
Au-delà de cette demande de mise à plat, le syndicat réclame « une gouvernance qui se ressaisit et reprend ses prérogatives sur le long-terme » fustigeant des perspectives court-termistes. Le syndicat fait appel au rôle de l’état ainsi que des autorités de contrôle. « Nous demandons que la transparence et que les aides nécessaires soient apportées au groupe qui est l’entreprise qui emploie le plus dans les métiers de l’assurance en France, avec 37.000 salariés. »
« Nous demandons que l’Etat ainsi que les organismes de contrôle se penchent sur le berceau de Groupama et que Groupama ne soit pas mis au pied du mur pour sa solvabilité. Une décision d’ordre politique qui concerne l’ensemble de la profession », a insisté M. Goret. Le syndicat est actuellement dans la perspective d’un droit d’alerte du CE qui fera une présentation officielle le 23 février de ses préconisations.