Tabac, parcs d’attractions, boissons sucrées, CSG ou encore assurance santé. Les mesures de lutte contre le déficit public récemment dévoilées par le Premier ministre, François Fillon, sont très loin de faire l’unanimité. Seule bonne nouvelle sur le front des assurances, l’assurance vie a été assez largement épargnée…
Déficit public : les mesures de réduction
Bien décidé à réduire le déficit public et à adresser un message fort aux marchés financiers, François Fillon, Premier ministre, a dévoilé les contours de sa réforme où les complémentaires santé sont lourdement sollicitées.
Comment ? Par un relèvement de 3,5 à 7 % de la taxe spéciale sur les conventions d’assurances (TSCA) pour les contrats solidaires et responsables. De la hausse aussi pour les contrats non responsables dont la TSCA passe de 7 à 9 %.
Pour quel gain ? 100 millions d’euros dès cette année et 1,1 milliard l’année prochaine. Une « mesure juste » d’après le Premier ministre.
Autres mesures du plan de lutte contre le déficit public :
• à l’instar d’autres revenus du capital, l’assurance vie voit le taux global des prélèvements sociaux passé de 12,3 à 13,5 %
• l’abattement de 3 % sur l’assiette de la CSG et de la CRDS passera à 2 % en 2012
• les très hauts revenus sont soumis à un prélèvement de 3 % pour la fraction du revenu fiscal de référence qui dépasse les 500 000 euros
• le tabac augmente de 6 % cette année et de 6% encore en 2012
• à l’exception du vin, des rhums et des productions de région, les alcools forts seront soumis à une fiscalité alourdie en 2012
• les boissons sucrées seront taxées à partir du 1er janvier 2012
• l’abattement annuel pour durée de détention sur les plus-values immobilières hors résidence principale est supprimé
• les parcs d’attractions se voient appliquer un taux normal de TVA, soit 19,6 %
Réactions en pagaille
Les réactions (majoritairement) négatives ne manquent pas.
Par la voix de son président, Etienne Caniard, la Mutualité française considère qu’il s’agit là d’un « très mauvais coup porté à l’accès aux soins quand on sait que les complémentaires financent aujourd’hui 50 % des soins de premier recours » avant d’ajouter : « Cette mesure est d’abord d’une grande injustice sociale. Le gouvernement a délibérément choisi de faire peser sur les usagers de la santé une très grande partie de l’effort budgétaire, alors que des secteurs entiers de l’économie en sont totalement exemptés ».
Pour l’Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire (Unocam), organisme où l’on trouve notamment les compagnies d’assurance, les mutuelles 45, les mutuelles d’assurance ou les institutions de prévoyance, ça ne fait aucun doute : « cette mesure, prise sans concertation ni même information préalable, va renchérir considérablement le coût de la santé, peser gravement sur le pouvoir d’achat des familles et des classes moyennes, et donc constituer pour certains un frein supplémentaire à l’accès aux soins ».
Même tonalité du côté de l’Association Diversité et Proximité Mutualiste (ADPM) qui lâche : « Pour la troisième année consécutive, ce sera plus d’un milliard d’euros qui seront ponctionnés sur les assurés sociaux ».
Car, l’année 2012 rimera avec augmentation des tarifs de l’assurance santé.
Le conseil d’Assurland : si vous êtes à la recherche d’une assurance santé pas chère, n’hésitez pas à consulter le classement réalisé grâce aux suffrages des membres d’Opinion-Assurances.fr, la communauté en ligne des assurés. Lisez l’article Opinion Assurances : le classement de l’assurance santé.