Toutes les banques et compagnies d’assurance françaises ont suffisamment provisionné les risques liés à la dette grecque, contrairement à ce qu’affirme le régulateur international des normes comptables, a déclaré dimanche le directeur général de la Caisse des dépôts.
« Le taux de provisionnement passé par la CNP, par la BNP et par toutes les grandes compagnies françaises est absolument le miroir de la réalité de ce que nous escomptons perdre », a assuré Augustin de Romanet sur I-Télé.
« Je mets ma tête à couper qu’il n’y a pas d’ambiguïté, le degré de provisionnement est conforme » à ce qui est nécessaire, a-t-il insisté. Selon une lettre de l’International Accounting Standards Board (IASB), l’organisme chargé de l’élaboration des normes comptables au niveau mondial, citée cette semaine par le Financial Times, des banques et assureurs européens, en particulier BNP Paribas et CNP Assurances, ont sous-estimé la décote nécessaire dans leurs comptes sur la dette grecque.
« En tant qu’actionnaire de la CNP je suis en première loge pour savoir que » cette lettre « c’est une fable », a protesté Augustin de Romanet, qualifiant l’IASB d’autorité « qui n’a aucune légitimité démocratique ».
Il a rappelé que l’Institut de la finance internationale (IIF), le puissant lobby bancaire mondial, avait « calculé que le taux moyen de provisionnement qui était nécessaire pour la dette grecque était 21% ». « En accord avec l’autorité des marchés financiers, toutes les autorités de régulation, toutes les banques françaises et compagnies d’assurance ont appliqué ce taux », a expliqué le patron de la Caisse des dépôts (CDC).
« Certes des compagnies d’assurance allemandes, certes telle ou telle compagnie d’assurance française ont décidé d’être plus prudentes encore et de provisionner des taux supérieurs », a-t-il reconnu, mais cela ne veut pas dire que les autres ont été imprudentes.
En réponse au Fonds monétaire international (FMI) qui appelle les Européens à recapitaliser encore leurs banques, Augustin de Romanet a par ailleurs estimé qu’elles l’étaient de manière suffisante. « Les banques européennes, qui sont bien capitalisées, doivent se défendre » face à la spéculation, a-t-il néanmoins concédé.
AFP, PARIS, 4 sept 2011