Dans l’air du temps depuis plusieurs mois, la question de la dépendance – et de son financement – n’en finit plus de rebondir au gré de l’opinion des uns et des autres. Tour d’horizon des différentes positions.
La Mutualité : un vrai partenariat avec l’Etat
Le 18 mars dernier, le bureau de la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF) s’est positionné sur la dépendance. Pour la Mutualité Française, il faut que l’assurance dépendance soit un complément à la prise en charge public.
L’organisme appelle donc de ses voeux un « partenariat entre sphère publique et sphère privée » pour un dispositif « en adéquation avec les besoins de prise en charge et les capacités de financement de chacun ».
La FFSA sur la même longueur d’ondes
Lors du salon Decid’Assur, Bernard Spitz, président de la Fédération française des Sociétés d’Assurance (FFSA), a exprimé son point de vue. À l’instar de la FNMF, il considère que ce débat ne doit pas se cantonner à la problématique de son financement : « Au-delà du point de vue financier, c’est un problème global qui est aujourd’hui anxiogène ».
Autre point d’accord avec le monde mutualiste, la mise en place d’un partenariat public-privé pour financer la dépendance : « Une solution purement publique est aujourd’hui limitée et il n’est pas question d’avoir recours à une solution purement privée. Il faut un système universel fondé sur le fait que la dépendance est un risque à long terme et mutualisable. Toutes les familles d’assurances peuvent gérer ce risque, il suffit de définir un standard commun où la concurrence puisse s’effectuer, avec une gouvernance public-privée ».
La position du groupe AXA
Nouveau son de cloche avec Henri de Castries. Invité de l’émission Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, le PDG du groupe Axa a tenu à rappeler que les assureurs avaient un rôle à jouer dans le débat : « Ce qui est clair c’est que la mécanique qui existe aujourd’hui, qui est celle de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), est une mécanique publique, d’État, qui ne suffit pas. Il faut réfléchir à des modes alternatifs. Les assureurs, de par leur expérience, ont un certain nombre de propositions à mettre sur la table ».
Sur le fond, Henri de Castries ajoute : « Techniquement, c’est un risque qui est assurable parce que c’est un risque qui est aléatoire. Si on s’y prend suffisamment à l’avance, c’est quelque chose que l’on peut gérer, parce que l’on peut, en demandant des cotisations modestes, constituer des réserves qui le jour venu permettent de faire face au besoin », explique M. de Castries. « Nous disons que l’on peut, là-dessus, envisager des solutions de type assurantiel ».
Et les Français, ils en pensent quoi ?
Une étude réalisée par le Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique (Cecop) pour Genrali et le Cercle des épargnants offre les enseignements suivants sur l’opinion des Français :
• 11 % d’entre eux sont en faveur d’une augmentation des cotisations sociales
• 7 % pour une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG)
• 31 % des Français interrogés veulent un système d’assurances obligatoires s’il est assorti d’une aide pour les plus modestes
• 34 % pour un dispositif d’assurances volontaires s’il s’accompagne d’une aide pour les plus modestes
• 42 % des cadres militent pour les assurances volontaires contre 36 % des professions intermédiaires, 34 % des employés et 30 % des ouvriers
• 53 % des Français se disent prêts à souscrire une assurance volontaire
• 49 % des Français sont prêts à convertir un contrat d’assurance vie ou un plan d’épargne retraite populaire en assurance dépendance
Besoin d’une assurance décès ? Comparez les différentes offres du marché pour trouver la formule qui conviendra le mieux à votre profil !