Un jeune habitant de la Somme doit comparaître devant le tribunal de Boulogne. Ce qu’on lui reproche ? D’avoir réalisé une fausse déclaration de vol de son iPhone pour faire jouer l’assurance. Un cas de figure, une arnaque qui, ces derniers mois, se multiplient.
Le voleur, l’iPhone et l’eau du bain
Le 9 février, un jeune homme demeurant à Rue dans la Somme se présente au commissariat de Berck. Il révèle aux forces de l’ordre que son téléphone portable lui a été dérobé le matin même. L’incident a eu lieu dans la rue, sur la place Notre-Dame, alors qu’il rédigeait un message. Bien entendu, le voleur s’est volatilisé une fois son forfait accompli.
Les policiers ouvrent une enquête, sollicitent les opérateurs téléphoniques et découvrent que le téléphone n’est plus actif depuis la veille. Difficile dans ce cas d’envoyer un message.
Convoqué par les enquêteurs, le jeune homme finit par dévoiler le pot aux roses : la veille de sa visite aux policiers, son iPhone a fortuitement plongé dans l’eau du bain. Une rencontre destructrice pour le pauvre portable.
Une augmentation des plaintes
Un fait divers loin d’être isolé à l’heure où les smartphones se multiplient dans nos mains. Ces appareils coûteux sont souvent fragiles. En revanche, ils ne sont pas forcément remboursés en cas de casse ou de perte.
Voilà qui permettrait notamment d’expliquer l’augmentation des vols avec violence dans les statistiques de 2010. Pour rester dans le nord de la France, ce bond atteint 28 % dans l’arrondissement de Montreuil.
Fabien Gréthen, commissaire central adjoint à Boulogne, constate : « Les fausses déclarations sont en augmentation depuis quelques mois. Quand les clients ne sont pas assurés, il arrive que ce soit l’opérateur qui leur conseille de déposer plainte. Derrière, c’est du boulot et ça représente un coût. » Parce que la justice doit notamment payer les réquisitions qui donnent accès aux données des opérateurs.
La facture peut être autrement plus salée pour les fraudeurs à l’assurance lorsque les faits sont établis. Ainsi, Jean-Philippe Joubert, procureur de la République, rappelle : « Une dénonciation mensongère assortie d’une tentative d’escroquerie, c’est un délit. Cela se peut se traduire par de la prison avec sursis et une amende. »
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