Le Tramadol, antalgique dérivé de l’opium est désormais strictement encadré. Dès le 15 avril 2020, les médecins n’auront le droit de prescrire ce médicament que pour une durée maximale de 3 mois. Une décision pour éviter les dépendances et les overdoses.
Une prescription d’une durée maximale de 3 mois
Il ne pourra bientôt plus être possible d’obtenir une ordonnance de Tramadol pour douze mois. Dès le 15 avril 2020, cet antalgique dérivé de l’opium sera prescrit pour une durée maximale de trois mois. La raison ? Ce médicament est l’opioïde le plus impliqué dans les décès liés aux antalgiques. Rien qu’en 2016, 84 morts sont recensés dont 37 après une overdose au Tramadol.
La décision a été prise par l’Agence du médicament (ANSM) qui souhaite éviter les addictions et les mauvais usages. Prescrit pour calmer les maux après une fracture, une chirurgie ou encore des douleurs chroniques, le Tramadol est consommé en 2017 par près de 7 millions de patients : « On a vu de plus en plus de patients, sans antécédent particulier, développer une dépendance au Tramadol » explique dans les colonnes du Parisien Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments antalgiques et stupéfiants à l’ANSM.
Selon les chiffres, le nombre d’hospitalisations liées à une overdose aux opioïdes a bondi de 167% entre 2000 et 2017. Pour éviter l’escalade, l’Agence du médicament a donc décidé de strictement encadrer la consommation de ce comprimé. D’ici peu, un patient qui voudra une ordonnance de Tramadol devra se rendre chez son médecin traitant au bout de trois mois. Ce sera au praticien de réévaluer la pertinence du traitement et surtout identifier si « oui » ou « non » son patient est devenu accro.
L’ANSM rappelle que le Tramadol doit être utilisé sur une période la plus courte possible avec une diminution progressive de la dose avant l’arrêt du produit.
Si le Tramadol peut être dangereux pour la santé des patients, il garde tout de même un équilibre qui ne permet pas de le retirer du marché.
Quels sont les patients qui consomment des opioïdes ?
D’après l’Agence du médicament, ce sont les personnes qui souffrent du dos, d’arthrose ou encore de douleurs aiguës et chroniques qui consomment ce type de médicaments. En moyenne, les patients qui consomment « des opioïdes faibles » ont une moyenne de 52 ans et 64 ans pour « les opioïdes forts». Ce sont généralement des femmes qui peuvent présenter des troubles anxieux, des antécédents d’addiction ou des traumatismes psychologiques.
Fin du libre-service pour les médicaments contenant du paracétamol
D’autres médicaments sont aussi dans le viseur de l’ANSM. Depuis le 15 janvier 2020, les médicaments contenant du paracétamol et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens ne sont plus vendus en libre-service.
Plus question d’attraper une boîte de Doliprane, Dafalgan ou d’aspirine dans une allée de la pharmacie. Cette mesure vise à « renforcer le rôle de conseil du pharmacien auprès des patients qui souhaitent en disposer sans ordonnance ». L’occasion d’alerter les patients des risques de l’automédication qui peuvent conduire à des drames.
Des décisions qui interviennent alors même que le parlement se penche sur la question de la vente de médicaments à l’unité. Une idée lancée par Emmanuel Macron durant sa compagne présidentielle qui a pour but de limiter le gaspillage. En attestent ces chiffres : un Français gaspille environ 1,5kg de gélules par an.