Depuis le début du mois, une nouvelle aide à la rénovation énergétique a fait son apparition. Venue remplacer le crédit d’impôt transition énergétique (CITE), celle que l’on appelle « Ma Prime Rénov’ » doit permettre de répondre à l’urgence climatique en augmentation la part des ménages modestes dans les bénéficiaires.
Les ménages aisés exclus du dispositif
« Ma Prime Rénov’ » enfin lancée. Entrée en vigueur le 1er janvier mais lancée le mercredi 8 janvier, cette nouvelle aide de l’Etat vient remplacer le crédit d’impôt transition énergétique (CITE), qui, après 15 ans d’existence, concentrait un trop grand nombre de critiques. Présents à l’occasion de ce lancement dans les locaux de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), les ministres Julien Denormandie et Emmanuelle Wargon en ont profité pour effectuer une brève présentation.
Cette année, seuls les ménages modestes et très modestes pourront bénéficier de « Ma Prime Rénov’ ». Ce qui équivaut à près de 50 % des Français. Les ménages intermédiaires** continueront quant à eux de bénéficier du CITE. Pour ces derniers, sa transformation en prime unique ne se fera qu’à partir du 1er janvier 2021. Les ménages les plus aisés sont eux exclus du dispositif, mais peuvent bénéficier du CITE en 2020 pour les travaux d’isolation des murs, du toit, des rampants, ainsi que des plafonds de combles.
Plafonds de revenus pour bénéficier de « Ma Prime Rénov’ » en 2020 en Ile-de-France
Composition du ménage / Ménage très modestes / Ménage modestes
- 1 / 20 593 € / 25 068 €
- 2 / 30 225 € / 36 792 €
- 3 / 36 297 € / 44 188 €
- 4 / 42 381 € / 51 597 €
- 5 / 48 488 € / 59 026 €
- Par personne supplémentaire / + 6 096 € / + 7 422 €
Plafonds de revenus pour bénéficier de « Ma Prime Rénov’ » en 2020 dans les autres régions
Composition du ménage / Ménage très modestes / Ménage modestes
- 1 / 14 879 € / 19 074 €
- 2 / 21 760 € / 27 896 €
- 3 / 26170 € / 33 547 €
- 4 / 30 572 € / 39 192 €
- 5 / 34 993 € / 44 860 €
- Par personne supplémentaire / + 4 412 € / + 5 651 €
Le montant de l’aide varie quant à lui en fonction de 2 critères : les revenus du ménage et le gain écologique des travaux engagés. Le montant maximum de primes versées pour des travaux sur un logement est plafonné à 20 000 € sur 5 ans.
Exemples du nouveau barème
- Chaudières gaz très haute performance : 1 200 € pour les ménages très modestes, 800 € pour les ménages modestes
- PAC géothermique, capteurs horizontaux et verticaux : 10 000 €, 8 000 €
- Isolation des murs par l’extérieur : 100 €/m², 75 €/m²
- Foyer fermé, insert, à bûches ou granulés : 2 000 €, 1 200 €
Maprimerenov.gouv.fr : un site unique pour bénéficier de la prime
Pour demander à bénéficier de cette prime, les Français devront s’inscrire sur un site internet créé dans ce but : Maprimerenov.gouv.fr. « La première demande a été déposée le 2 janvier à une heure du matin ! Depuis, le site a fait l’objet de 26 000 visites, 1 230 comptes ont été créés et 450 demandes ont été déposées, correspondant à un montant estimé de prime de plus de deux millions d’euros. Il faudra attendre la semaine prochaine pour une première analyse des natures de travaux les plus demandés », expliquait l’Anah le 8 janvier.
Avec cette nouvelle aide le gouvernement entend répondre à l’urgence climatique. Pour cette année, l’objectif est d’atteindre les 200 000 primes et 350 000 à 400 000 CITE. Dès 2021, la fusion des deux aides devra permettre de rénover « 500 000 logements par an », contre environ 300 000 en 2019.
Pour l’exécutif « Ma Prime Rénov’ » doit également permettre d’augmenter la part des ménages modestes dans les bénéficiaires des aides à la rénovation énergétique. « Un Français sur six a froid chez lui l’hiver, or plus de 50 % de l’aide distribuée au travers du CITE allait aux 20 % des ménages les plus aisés, ceux des 9e et 10e déciles de revenus, tandis que 10 % seulement du CITE bénéficiait aux ménages modestes », rappelait Julien Denormandie.
* Les ménages modestes et très modestes sont ceux des cinq premiers déciles de revenus, respectant les plafonds de ressources de l’Agence nationale de l’habitat (Anah).
**Les ménages moyens sont ceux dont les revenus sont supérieurs aux seuils de l’Anah mais inférieurs à 27 706 euros annuels pour la première part du quotient familial