Après plusieurs années d’éclaircie, la production automobile française va connaître une brutale chute de 22 % en 2020. Une conséquence directe des décisions de PSA et Renault de délocaliser la production de certains de ces modèles.
Une production en baisse de 22 %
La production automobile est une histoire de cycle, en atteste les 15 dernières années. Après avoir atteint un record en 2004 avec 3,66 millions d’exemplaires, la production de voitures hexagonale a lentement sombré pour arriver à 1,7 million d’unités en 2013. Quelques années plus tard, la France remontait sur le podium européen en atteignant près de 2 millions de véhicules produits. Mais comme nous vous le disions, la production auto est une histoire de cycle. Après une éclaircie la France devrait connaître une nouvelle baisse, et pas des moindres. Selon les données du cabinet IHS compilées pour « Les Echos », la production automobile hexagonale devrait diminuer de 22 % l’an prochain.
La cause de cette nouvelle chute ? La délocalisation. « Un certain nombre de changements d’affectation de programmes dans les usines arrivent en même temps en 2020 », explique aux Echos Denis Schemoul, un spécialiste de la prévision chez IHS.
PSA et Renault se tournent vers l’étranger
L’un des principaux acteurs de cette chute sera PSA. Le groupe automobile français a en effet annoncé la délocalisation en Espagne de la production de sa 2008 et au Marco de sa 208. En terme comptable cela représente respectivement une perte de 146 000 et 98 unités. Récemment intégré au groupe, Opel quittera quant à lui Sochaux pour la production de son Grandland X. Le SUV sera désormais assemblé en Allemagne. PSA n’est néanmoins pas le seul groupe à quitter le sol français, Renault a en effet décidé de ne pas produire sa nouvelle Clio dans son usine historique de Flins. Une décision qui ampute de 41 000 unités le volume de production de l’usine. Si les groupes français délocalisent, les constructeurs étrangers installés en France ne pourront inverser la tendance.
La courbe devrait toutefois remonter dès 2021 pour atteindre 2 millions de véhicules. « Renault restera vers 600 ou 700 000 unités à l’année. Pour descendre, il faudrait fermer une usine. La baisse chez PSA est assez structurelle, le volume devrait se stabiliser autour du million de véhicules », précise Denis Schemoul.