Depuis le début du mouvement des gilets jaunes mi-novembre, 60 % des radars automatiques installés sur le territoire ont été dégradés. Entre les réparations et le manque à gagner, la facture pourrait s’élever à 512,8 millions d’euros révèle Le Parisien.
430,5 millions d’euros de manque à gagner avec les amendes
La facture s’annonce salée. Depuis mi-novembre, les radars subissent la colère des Français. Tagués, incendiés, repeints, recouverts par un sac poubelle, etc. : ces équipements de contrôle sont devenus la cible préférée des automobilistes et gilets jaunes. Deus mois après le début de la mobilisation, 60 % des 3 275 radars du territoire ont été dégradés. Une situation inquiétante pour la délégation à la sécurité routière mais aussi onéreuse pour l’Etat. « On peut tabler sur 500 millions d’euros de manque à gagner pour l’État et 50 millions de réparations », indiquait Valérie Rabault, députée PS du Tarn-et-Garonne et ex-rapporteur du budget à l’Assemblée nationale.
Cette facture salée est confirmée par les calculs du Parisien. Selon le quotidien, le manque à gagner avec les amendes serait de 430,5 millions d’euros et le coût des réparations s’élèverait quant à lui à 82,3 millions. Soit un coût total de 512,8 millions d’euros sur un an.
Des radars tourelles pour remplacer les radars fixes traditionnels ?
Suite à l’entrée en vigueur de la mesure sur les 80 km/h, l’Etat prévoyait pourtant d’augmenter considérablement ses recettes. Notamment grâce à la hausse d’amendes pour excès de vitesse (+ 12 %), le gouvernement tablait sur une recette record de 1,23 milliard d’euros sur l’année 2019. A ce manque à gagner vient donc s’ajouter les coûts des réparations. D’après Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière, remplacer un appareil coûterait entre 60 000 et 200 000 euros, tandis qu’effacer un tag ou changer une vitre demanderait 500 euros.
Devenus des cibles faciles, les radars automatiques pourraient également être remplacés par des radars plus modernes. Les radars tourelles, capables de flasher simultanément 32 véhicules, seraient notamment l’une des solutions. Perchés à 4m de haut, ces derniers seraient plus difficiles à dégrader. Une solution qui peut néanmoins prendre du temps selon Le Parisien. « Le déploiement de 450 tourelles aura lieu un peu plus tard pour des raisons industrielles, explique-t-on à la Sécurité routière. Dix d’entre eux ont servi de testeurs sur tout le territoire ». Autre solution : augmenter le nombre de radars avec chauffeurs privés. Mais là encore la Sécurité routière demande du temps.