Dix ans après la crise, qui a fait naître un besoin de transparence et de sens chez certains épargnants, la Nef lance une campagne qui doit durer jusqu’au 15 décembre. Elle invite à souscrire en ligne sur son site des parts sociales ou un livret Nef.
« Nous lançons une campagne pour dire, aux côtés de dizaines de milliers de citoyens, qu’il est temps qu’une banque éthique existe en France, explique Bernard Horenbeek, président du directoire de la Nef. Depuis de nombreuses années, l’augmentation des exigences de la réglementation est très difficile à amortir pour les banques éthiques, car ce sont des petites banques. Tout l’enjeu de la campagne est de permettre à la Nef de changer d’échelle, pour aspirer à devenir une Banque éthique offrant tous les services du quotidien, dont le compte courant pour les particuliers. »
La coopérative financière qui fête ses 30 ans envisage de lancer ce compte courant en 2019 avec l’appui d’un partenaire, qui devrait être le Crédit Coopératif, auquel la Nef est adossée de longue date et avec qui elle avait déjà créé un compte par le passé. L’autre solution, obtenir un agrément pour proposer un compte courant aux particuliers, requiert donc désormais trop de ressources. La Nef avait obtenu en 2015 des agréments pour lancer un compte courant professionnel et un livret d’épargne pour les particuliers. Environ 10 000 livrets ont permis de collecter 180 millions d’euros en deux ans. La Nef compte 40 000 sociétaires et 50 000 clients et vise 10 000 personnes de plus mi-décembre, et jusqu’à 150 000 d’ici deux ou trois ans. Le « changement d’échelle » de la banque éthique pourrait passer par la prise de conscience grandissante de la nécessité de financer des projets dans l’environnement et l’écologie, qui représentent déjà les deux tiers des projets financés par la Nef, devant les questions sociales et la culture. L. B.