D’après un audit externe commandé par le ministère des Transports, le réseau routier français serait dans un état déplorable. Selon le rapport fourni à la ministre des Transports, Élisabeth Borne, 17 % des routes non concédées en France présentent un taux de dégradation important.
Un investissement d’un milliard € par an pour réparer le réseau
Un besoin urgent de rénover le réseau routier. D’après un audit commandé par la Direction des infrastructures de transport du ministère à NiBuxs et IMDM, et consulté par le Journal du Dimanche, les routes françaises seraient dans un état déplorable. Dans ce rapport, consacré à « l’état du réseau routier national non concédé » et à « la politique d’entretien de ce réseau », les deux bureaux d’études soulignent la dégradation importante du réseau routier. Selon eux, 17 % des routes présentent un taux de dégradation important, et 7 % des autres infrastructures, telles que des ponts ou tunnels, nécessitent des travaux de rénovation.
Pour les auteurs de cette étude, le « sous-investissement chronique en matière d’entretien routier » serait la cause principale. Afin d’améliorer le réseau, audit présente cinq scénarios budgétaires. L’un d’entre eux prévoit un investissement de près d’un milliard d’euros par an au moins jusqu’en 2037 ; et ce pour le réseau reste « praticable ». La ministre Transports, Élisabeth Borne, devrait tenir compte de ces scénarios, et plus encore de ce rapport, lors de la présentation en Conseil des ministres de la loi d’orientation des mobilités.
Une décision attendue par l’association 40 millions d’automobilistes
Au vu du niveau de dégradation, cette décision intervient-elle trop tard ? « La clé est que le coût de l’entretien curatif est vingt fois plus élevé que celui de l’entretien préventif », explique au JDD Pascal Tebibel, du groupe Colas. Les professionnels de la route ne sont néanmoins pas les seuls à attendre une telle décision. Cet investissement est également primordial pour Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. Il rapporte ainsi au JDD que « 47 % des accidents de la route mettent en cause la qualité ou l’entretien des infrastructures routières ». Son association avait d’ailleurs lancé, en 2015, une opération baptisée « J’ai mal à ma route ». L’objectif était d’inciter les automobilistes à signaler les routes les plus dégradées, et donc, les plus dangereuses.