Les opérateurs téléphoniques processent chaque jour un milliard de dollars de transactions à travers leurs offres de mobile money, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Un cap franchi en 2017 selon le rapport du GSMA, leur association internationale. Les 690 millions de comptes leur rapportent 2,4 milliards de dollars de revenus en commissions, contre un milliard en 2016. Mais derrière ces bons résultats se cache une réalité plus contrastée. En moyenne, seul un tiers des comptes de mobile money sont utilisés au moins une fois en trois mois. Un taux dit « d’activité » qui plafonne depuis 4 ans. Les opérateurs qui tirent leur épingle du jeu se distinguent par une grande interconnexion avec l’écosystème, en particulier avec les banques, les facturiers, les organismes versant salaires et allocations… La réduction des commissions versées aux 538 000 agents en charge du traitement des espèces (« cash in-cash out ») est en effet un enjeu économique fort pour ces acteurs qui promeuvent la digitalisation des parcours : 25 % des transactions créditrices sur un compte de mobile money viennent désormais d’un canal digital, contre 12 % en 2012. Et le GSMA de souligner les succès rencontrés par les plates-formes digitales chinoises d’Alibaba et Tencent. « Les opérateurs télécom, hier connus comme les innovateurs du marché sont aujourd’hui vus comme des acteurs installés, tandis que les FinTechs et les géants technologiques portent la nouvelle vague de rupture », constate le rapport en conclusion, avant de recommander la mise en place d’API pour étendre la portée du mobile money.
Brève : Le mobile money disrupté ?
Posté le 30 avril, 2018 dans Actualités ·