La course à la voiture autonome fait des ravages. Sous fond d’accusation de tricherie, le procès qui oppose Waymo, la filiale d’Alphabet (la maison mère de Google), à Uber s’est ouvert lundi 5 février. L’ancien ingénieur de Google Anthony Levandowski, poursuivi dans une autre procédure, est au cœur des discussions.
Un procès qui met en exergue la course à la vouture autonome
Une affaire de tricherie pour le moins médiatisée. Lundi 5 février s’est ouvert un procès opposant deux constructeurs de véhicules autonomes. Waymo, la filiale d’Alphabet (maison mère de Google) accuse l’entreprise Uber de lui avoir volé des technologies pour développer des voitures autonomes.
Dès les premiers instants de l’audience le ton était donné. Travis Kalanick, ancien patron d’Uber, a été mis en cause par les avocats de la filiale de Google. « Travis Kalanick a décidé d’investir énormément dans la conduite autonome » mais il a également décidé en 2015 « que gagner était plus important que la loi (…) quoiqu’il en coûte » indique l’un des avocats de Waymo. Absent du procès, Travis Kalanick devrait répondre présent dans quelques jours. Un moment attendu par les plaignants et craint par les avocats d’Uber. L’entreprise connue pour son service de VTC essaye en effet de se défaire de l’image sulfureuse de Travis Kalanick.
Un ancien ingénieur de Google au cœur du procès
Concrètement, les avocats de Waymo accusent Travis Kalanick et Uber d’avoir volé une partie de leurs technologies. Pendant plusieurs heures de discussions et d’accusations, un nom est revenu à de nombreuses reprises ; celui d’Anthony Levandowski. Cet ancien ingénieur de Google est soupçonné d’avoir dérobé des milliers de documents confidentiels traitant des technologies de conduite autonome. Après avoir quitté Google fin 2015, Anthony Levandowski a fondé une start-up (Otto) qui a peu de temps après été rachetée par Uber. S’il n’est pas poursuivi dans ce procès mais dans une autre procédure, cet ingénieur est au cœur de l’affaire qui oppose les deux entreprises.
Pour Uber, Google craint la concurrence sur le marché du véhicule autonome
Les avocats d’Uber indiquent quant à eux qu’il ne s’agissait pas de secrets industriels. Pour eux, ces accusations ne sont pas fondées et reposent seulement sur un sentiment de crainte. Google serait « très inquiet » de la concurrence d’Uber selon les avocats de l’entreprise de VTC. Ces derniers ont également indiqué que Larry Page, l’un des dirigeants de Google, craignait le départ d’Anthony Levandowski mais surtout de la concurrence que pouvait lui causer la start-up Otto. Le géant Google « a songé à empêcher le rachat » de la start-up de son ancien ingénieur, même s’il « n’avait pas la moindre idée qu’Anthony Levandowski avait téléchargé le moindre fichier » a ajouté Me Carmody qui défend Uber.
L’affaire est donc loin d’être terminée et promet quelques débats houleux et des échanges à couteaux tirés. Durant ce procès qui devrait durer 2 à 3 semaines, les avocats de Waymo vont tout de même devoir prouver qu’il s’agissait d’un vol de documents confidentiels.