Ces dernières années, le marché de l’assurance a nettement rebattu les cartes entre opérateurs créant gagnants et perdants. Ceux qui ont réussi à travailler leur rentabilité à tous les étages de leur activité (redressement tarifaire, sélection de portefeuille, segmentation des risques, gestion de sinistres, optimisation des fonds propres) ont pris une large avance sur le reste du secteur.
Ainsi, d’après le dernier baromètre Facts & Figures (qui s’appuie sur des données fin 2011), 7 groupes ont réalisé 80% du résultat net du secteur : Axa France, Crédit Mutuel et Crédit Agricole, Covéa, Allianz, BNP Paribas Cardif et CNP.
“Axa et Allianz dominent parmi les groupes capitalistes et Covéa parmi les mutualistes. Les leaders du secteur réussissent à générer davantage de marge pour moins de fonds propres”, résume Cyrille Chartier-Kessler, fondateur de Facts & Figures.
Axa domine la concurrence
A la fois poids lourd et très rentable, Axa a taillé des croupières à ses concurrents sur le marché. Il réalise une performance financière remarquable. De 2007 à 2011, la part du résultat net de l’assureur par rapport au reste du secteur est passé de 16,4% à près de 29%. Dans le même temps, sa part des fonds propres par rapport au secteur est passée de 9,6% en 2007 à seulement 11,1% en 2011.
“A lui seul, Axa concentre 25% des résultats du secteur en IARD et 33% en vie. Pour autant, Axa France n’est ni un bancassureur ni une mutuelle sans intermédiaire“, déclare Cyrille Chartier-Kessler, pointant les bons résultats dans les spécialités des MSI et des bancassureurs.
Axa, comme la poignée des 7 autres acteurs, a réussi surtout à se démarquer en IARD “marquée par un contraste beaucoup plus fort que dans le passé des positions et des niveaux de performance entre les opérateurs de marché“, indique Facts &Figures, grâce à une baisse de la sinistralité, une hausse des tarifs, une optimisation des coûts et des fonds propres ramenés au strict nécessaire.
Entre 2007 et 2011, l’IARD est passé de 47% à 54% du résultat net du secteur. Dans le même temps, l’IARD a mobilisé de 44% à 41% des fonds propres dans le secteur.
Parmi les compagnies, Allianz qui a moins bien performé qu’Axa en France, a su néanmoins “tirer profit d’un politique d’optimisation en réalisant 9,4% du résultat net du secteur en 2011 pour 6,2% de fonds propres“. Generali est le grand absent de ce classement alors qu’il entame une nouvelle étape de son histoire tant en France qu’au niveau groupe.
Les bancassureurs, bons sur tous les tableaux
Les bancassureurs dégagent généralement de très bons résultats en captant la moitié du marché en termes de résultat technique en dommages et 33,8% de part de marché en santé prévoyance avec des ratios combinés maîtrisés (93% en dommages, 83,4% en santé prévoyance).
Crédit Mutuel a su créer un modèle parfaitement intégré de bancassureur, il se distingue notamment en IARD avec une marge nette (RN/CA) de 15%. Les bancassureurs se démarquent aussi sur le secteur Vie. Crédit Agricole et BNP Paribas Cardif réalisent environ 17% chacun du résultat net du secteur Vie grâce notamment à la prévoyance.
Ainsi, après une campagne massive, Crédit Agricole détient un gros portefeuille de 4 millions de contrats en prévoyance décès. Facts & Figures salue chez BNP Paribas Assurances, “un bon mixte tant d’UC en épargne que de prévoyance en Vie“.
Le secteur Vie a été plus pénalisé par la chute de la rentabilité des activité d’épargne-vie. Mais la prévoyance a permis de tirer vers le haut la rentabilité et “est clairement devenue le premier terrain de bataille en assurance“, et ce pour tous les acteurs, explique le cabinet en conseil et stratégie. Les assureurs ont cependant pris de l’avance et profitent d’un ratio combiné de 89,6% en prévoyance.
Covéa, seul assureur mutualiste
Au sein de cette Ligue 1 de l’assurance, Covéa est le seul mutualiste à avoir su se démarquer et adopter des mécanismes industriels dans son travail technique quotidien. Il garde ses positions de 2007 et dégage 9,1% des bénéfices du secteur. Chez les mutuelles, il faut néanmoins remarquer les performances de Sma BTP grâce à la très bonne rentabilité de l’assurance construction et de la MASCF, spécialiste du risque médical.