Depuis l’apparition des nouvelles voitures de tourisme avec chauffeur il y a 3 ans, taxis et VTC se livrent une guerre sans répit.
Rien ne va plus entre les taxis et les VTC (voiture de tourisme avec chauffeur). Depuis des mois ces deux catégories de professionnels du transport se livrent une guerre verbale et virtuelle par médias interposés. La cause ? Les chauffeurs de taxi n’acceptent pas l’arrivée, sur leur marché, des VTC nouvelle génération. Ils les accusent de dérober leurs clients grâce à des stratagèmes peu honorables (la ruée sur les passagers aux aéroports et dans les gares, juste après récupération des bagages), entretenant ainsi une concurrence déloyale. “Les VTC ne sont pas nouveaux, ils existaient déjà avant sous le terme GR, “Grande Remise”. Nous cohabitions bien avec eux. Ils payaient leurs places de parking à l’aéroport comme nous on paie notre droit d’être hélé dans la rue. Leurs cibles étaient plus basées sur la haute société. Mais avec les nouveaux c’est différent. Ils trompent les clients, ils les appâtent avec des prestations et des voitures de luxe, leur disent que ça leur coutera 10 à 15% moins cher qu’un taxi alors qu’à l’arrivée ce n’est pas du tout le cas”, tempête Milan D., chauffeur de taxi depuis 20 ans. “C’est toujours pareil quand un nouvel acteur arrive sur un marché, souvent il est vu comme le grand méchant loup. Pourtant nous n’avons rien contre les taxis, nous respectons leur travail et souhaitons simplement que chacun trouve sa place”, se défend Benoît Lasserre, directeur associé d’Allocab.
Le rapport Thévenoud
Le rapport de Thomas Thévenoud, dévoilé le 24 avril dernier, n’a pas manqué de remettre le feu aux poudres. Le député y émet 30 propositions supposées replacer taxi et VTC sur un pied d’égalité. Le texte préconise par exemple d’inciter les taxis à développer une application smartphone efficace afin que les clients localisent par données GPS les véhicules disponibles aux alentours. Les VTC, qui ont créé leur succès grâce à ce système, auraient finalement interdiction de s’en servir dans la mesure où leurs services sont réservés à l’avance, par téléphone ou internet.
Autre point, Thomas Thévenoud recommande d’attribuer de nouvelles licences gratuites (500 par an à l’heure actuelle, fournies par ordre chronologique) mais incessibles. Un dispositif qui, selon lui, raccourcirait le délai d’attente (jusqu’à 10 voire 15 ans aujourd’hui) pour les professionnels qui n’ont pas les moyens de s’acheter la licence payante, fixée à 200.000 euros en mai 2014.
Enfin, proposition très attendue, le député pointe du doigt l’obligation pour les VTC de souscrire une assurance professionnelle adéquate et en corrélation avec leur activité. Selon le Premier ministre Manuel Valls, le député Thomas Thévenoud pourrait “déposer une proposition de loi dans les prochaines semaines”, inspirée de son rapport.
Quelle différence entre un taxi et un VTC ?
Déjà bien connus des Français, les taxis, tout comme leur fonctionnement, sont simples d’usage. Un individu doit effectuer un déplacement, il réserve un taxi en ligne ou par téléphone, ou en hèle un dans la rue si ce dernier est disponible. Cette personne ne paiera sa course qu’une fois arrivée à sa destination finale, en fonction du temps passé et des kilomètres parcourus. La prestation proposée par les VTC, elle, se veut plus haut de gamme (journaux et tablette disponibles, chargeurs de téléphone, bouteille d’eau…). L’usager connait le prix de sa course à l’avance et peut même choisir de la payer au préalable s’il le désire.
C’est sur la réglementation qui encadre les deux professions que les choses diffèrent grandement. Pour exercer, un chauffeur de taxi doit obtenir sa carte professionnelle de conducteur de taxi, ainsi qu’une autorisation de stationnement, plus connue sous le nom de licence. Essentielle, elle définit la zone géographique dans laquelle le taxi peut œuvrer en étant hélé. Hors de ce territoire, le taxi ne peut exercer que s’il a été réservé à l’avance. En terme d’équipement nécessaire, un chauffeur de taxi doit obligatoirement se munir d’un compteur horokilométrique, le “taximètre”, et d’un lumineux (voyant “taxi” coloré en rouge ou vert, collé au toit du véhicule).
De leurs côtés, les VTC n’ont pas besoin de licence pour travailler mais doivent impérativement acquérir une carte professionnelle VTC, après inscription auprès d’Atout France. Leurs véhicules doivent obligatoirement être âgés de moins de 6 ans, avoir une puissance moteur de plus de 120 CV et avoir une longueur minimale de 4m50 et une largeur de 1m70.
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