Dans une enquête dévoilée ce jour, l’UFC-Que Choisir révèle que près de 20% des opticiens seraient des fraudeurs à la complémentaire santé, avec consentement de leurs clients.
Il y a un an, l’UFC-Que Choisir annonçait aux Français, dans une étude accablante, qu’à l’instar des autres pays européens, l’Hexagone détenait la palme des prix les plus élevés en termes d’achat de lunettes (470 euros en moyenne). A l’heure où le gouvernement s’apprête à statuer sur les nouveaux contrats responsables et à plafonner les remboursements des complémentaires santé sur le pôle optique, l’association de consommateurs réitère sa démarche.
La fraude à portée de verres
Dans une enquête avec des “clients mystères” réalisée du 9 au 23 novembre 2013 en caméra cachée auprès de 1.188 opticiens, l’UFC-Que Choisir révèle que dans près d’un cas sur cinq (17,9%), le professionnel est prêt à frauder. En proposant à son client de l’arranger et de falsifier la facture transmise à la complémentaire santé. Le consommateur rentre ainsi parfaitement dans son forfait remboursé et se retrouve sans reste à charge à payer. Un procédé avantageux pour le consommateur, mais illégal.
Selon l’enquête de l’UFC-Que Choisir, ce cas d’escroquerie serait plus fréquent chez les opticiens indépendants (29,5%) qu’auprès des grandes enseignes franchisées (11,8%).
Une tromperie qui ne profite pas aux consommateurs
De prime abord, bon nombre de Français seront tentés d’apprécier ces petits ajustements offerts par les opticiens. Il est important de se souvenir toutefois que la manœuvre ne transpose là aucun geste altruiste, et reste une stratégie commerciale. En proposant à son client une solution qui le satisfait, l’opticien est assuré de réussir à lui vendre du matériel. Une tactique bien huilée qui couterait en tout 142 millions d’euros par an aux Français. Car les complémentaires santé ne font pas cadeau de ces remboursements optique versés à leurs assurés. Elles finissent par les répercuter les années suivantes en augmentant les cotisations. Le consommateur est donc celui qui assume la facture finale.
Les contrats responsables peuvent-ils changer la donne ?
Selon l’UFC-Que Choisir, la réforme des contrats responsables actuellement à l’étude au sein du gouvernement ne devrait pas fondamentalement changer les choses. Les dernières annonces de Marisol Touraine, ministre de la Santé, laissaient entendre que les remboursements ne seraient plus limités à 300 euros mais à 450 euros. Soit un plafonnement encore trop élevé pour avoir un impact sur les tarifs et en provoquer la réductions pour l’UFC.
Selon l’association, les pouvoirs publics n’auront que deux choix pour enrayer la fraude et bloquer les prix excessifs en optique : encadrer plus drastiquement les remboursements, ou tout miser sur les réseaux de soins.
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