Selon le baromètre « Croissance et Rentabilité » du cabinet Facts and Figures, le secteur de l’assurance s’est orienté vers les produits de santé et de prévoyance pour améliorer sa rentabilité.
Depuis 2005, les assureurs du Code des assurances se sont peu à peu tournés vers la santé et la prévoyance pour améliorer leur rentabilité. Les produits d’épargne ont été délaissés, tandis que les assurances de dommages pour les entreprises ont tiré vers le haut l’IARD, selon le baromètre Facts and Figures sur la rentabilité et la croissance des entreprises d’assurance sur la période 2005 – 2010.
La première constatation de son fondateur, Cyrille Chartier-Kastler, est simple : en cinq ans, le marché a surperformé le PIB national. Quand celui-ci évoluait de 2,3% par an en moyenne, le marché de l’assurance réalisait une augmentation de 3,9% par an sur la même période.
Dans le détail, l’IARD progresse de 2,4% par an en moyenne, c’est à dire juste au niveau de la croissance du PIB, et l’épargne, de 3,5% par an.
La santé et la prévoyance, un « eldorado »
« L’eldorado » pour Cyrille Chartier-Kastler, est la santé-prévoyance. « C’est là que se trouvent la croissance et les fortes marges » ajoute-t-il. Des activités d’assurances de risques qui ont vu leur croissance s’établir à 8,2% par an en moyenne et que tous les distributeurs, agents, réseaux salariés, courtiers, MSI ou bancassureurs ont développé entre 2005 et 2010.
En cinq ans, les « partenariats » – c’est à dire les accords de courtiers grossistes ou les partenariats B to B to C – ont le plus progressé en termes de croissance en santé prévoyance avec 11,9% de croissance par an en moyenne, pour un chiffre d’affaires de 2,9Mds d’euros en 2010. Les bancassureurs ont de leur côté enregistré une hausse moyenne de 10,7% par an pour un chiffre d’affaires 2010 de 8,7Mds d’euros. Enfin, les MSI sont le dernier des distributeurs à afficher une croissance annuelle moyenne supérieure au marché (8,2%) avec 9% et un chiffre d’affaires de 4,4Mds d’euros. Derrière, les réseaux salariés (2,4%), les agents (3%) et les courtiers (4%) restent loin de la moyenne du marché.
Une tendance d’avenir ?
En termes de mixte produit, quand le marché voit la part santé-prévoyance croître de 2,8 points entre 2005 et 2010, seules les MSI (+ 2,8 points) et les bancassureurs (+ 3,3 points) faire au moins aussi bien.
« Ce sont des tendances de fond qui sont encore en cours » confie Cyrille Chartier-Kastler. Malgré tout, le consultant se veut prudent sur ce secteur de la santé-prévoyance, rappelant « des niveaux de hausses tarifaires de 5 à 7% par an » ces dernières années qui entraînent « des érosions de la marge chez les assureurs et des baisses de couvertures chez les assurés » qui arbitrent les contrats en fonction de leurs moyens.
Des questions se posent également pour la prévoyance « des contrats non obligatoires pour des risques de faibles fréquences » que les assurés aux capacités financières limitées ne souscriront peut-être pas aussi facilement les prochaines années.