Les rendements négatifs ou nuls dont bénéficiaient déjà certains pays du Nord ont profité pour la deuxième fois à la France, pour près de 7,2Mds d’euros. Les investisseurs institutionnels sont obligés de détenir de la dette notée triple A.
La France, comme l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique ou la Suisse continue d’emprunter à court terme à des taux négatifs ou nuls. La première historique pour l’hexagone qui remonte à début juillet, a été réitérée hier.
L’adjudication du 13 août de l’Agence France Trésor a ainsi permis à la France de lever pour près de 7,2Mds d’euros à taux nuls ou négatifs : 4Mds d’euros de bons du Trésor français (BTF) à 3 mois à un taux de -0,016%, 1,7Md d’euros de BTF à 6 mois à -0,010 % et 1,5Md d’euros de BTF à 1 an à 0 %.
Les investisseurs institutionnels, obligés de détenir des actifs notés triple A dans leur portefeuille, sont donc prêts à perdre de l’argent afin d’acheter des obligations d’Etat des pays d’Europe centrale et ainsi sécuriser leurs placements.
La France conserve la meilleure note auprès de deux grandes agences
Si la dette française a été dégradée par Standard & Poor’s, elle garde la meilleure note auprès des deux agences Fitch et Moody’s.
De son côté, l’Allemagne empruntait hier à des taux record en émettant 3,8Mds d’euros de titres à 6 mois à -0,0499%. A l’opposé, l’Italie a emprunté 8Mds d’euros à 1 an à 2,767 %, tandis que les taux espagnols avoisinent les 7%.
Si la France gagne donc de l’argent en s’endettant, cette situation n’en demeure pas moins paradoxale au vu des prévisions de croissance. Elle rappelle simplement que la situation de l’hexagone n’est pas la pire, comparée à celle des pays périphériques de la zone euro.